Écrit par Jacques Bernier and Martin Sorensen
Le 15 octobre 2009, le ministre des Finances du Québec a annoncé la mise en œuvre de nouvelles mesures visant à contrer la planification fiscale abusive perçue en modifiant le ratio risque/rendement pour les contribuables. Ces changements pourraient être importants pour tous les contribuables canadiens qui ont un établissement stable ou qui font des affaires au Québec et pour les conseillers qui font la promotion de régimes fiscaux au Québec.
En plus d’élargir et de durcir sa règle générale anti-évitement (RGAE), le Québec a instauré des exigences de divulgation obligatoire pour certaines opérations, introduit des pénalités sévères et prolongé le délai de réévaluation. À l’exception de ce qui est indiqué ci-dessous, les nouvelles règles s’applicables aux opérations effectuées à compter du 15 octobre 2009.
Divulgation obligatoire
La divulgation obligatoire s’appliquera aux opérations pour lesquelles les deux conditions suivantes s’appliquent :
- L’opération donne lieu à un avantage fiscal d’au moins 25 000 $ ou à une réduction du revenu d’au moins 100 000 $; et
- La transaction est effectuée avec un engagement de confidentialité de la part du contribuable ou lorsque la rémunération du conseiller fiscal dépend (même en partie) du succès du plan fiscal.
Une telle divulgation obligatoire est due à la date limite de production du contribuable. La pénalité pour divulgation tardive est de 10 000 $ pour le premier jour, plus un montant supplémentaire de 1 000 $ pour chaque jour subséquent, jusqu’à concurrence de 100 000 $. De plus, le défaut de divulgation obligatoire permettra au Québec d’accorder une nouvelle cotisation au contribuable (ou à toute personne qui lui est liée ou qui lui est associée) en tout temps jusqu’à ce que la divulgation requise soit effectivement faite.
La divulgation doit être faite dans le formulaire prescrit et, lorsqu’elle sera déposée, elle sera réputée complète si Revenu Québec ne demande pas de renseignements supplémentaires dans les 120 jours. La divulgation elle-même ne devrait pas être considérée comme un aveu ou un avantage de la part du contribuable que l’opération comporte un évitement fiscal abusif, mais elle augmentera clairement le risque de vérification.
La nouvelle exigence de divulgation obligatoire sera assujettie à la politique actuelle de divulgation volontaire du Québec. Cela signifie qu’un contribuable qui n’a pas satisfait à l’exigence de divulgation obligatoire peut être en mesure d’éviter les pénalités qui en découlent en satisfaisant aux conditions de la politique de divulgation volontaire du Québec.
La RGAE élargie
La RGAE du Québec a pour effet d’annuler des avantages pour le contribuable découlant d’une opération ou d’une série d’opérations qui constitue une « opération d’évitement ». Cela se produit lorsqu’une opération donne lieu, directement ou indirectement, à un avantage fiscal, à moins qu’elle n’ait été entreprise ou organisée principalement à des fins légitimes.
Le Québec a maintenant restreint sa notion d’objets véritables afin que la RGAE du Québec puisse également s’appliquer aux opérations conclues dans le but de réduire, d’éviter ou de reporter l’impôt dû en vertu d’une loi québécoise autre que la Loi sur les impôts, la loi d’une autre province ou en vertu d’une loi fédérale. Contrairement aux autres modifications, cette définition élargie a un effet rétroactif – elle s’applique aux opérations conclues après le 15 octobre 2009, mais peut également s’appliquer à celles conclues avant si l’année d’imposition en question n’est pas par ailleurs prescrite.
Plus de temps pour réévaluer, plus les pénalités
En plus d’élargir le champ d’application de la RGAE du Québec, la période normale de nouvelle cotisation (trois ou quatre ans, selon les circonstances) a été prolongée de trois ans pour les contribuables ayant fait l’objet d’une nouvelle cotisation en vertu de la RGAE.
Les mesures introduisent également des pénalités lorsqu’un contribuable fait l’objet d’une nouvelle cotisation en vertu de la RGAE du Québec. Par conséquent, si la RGAE s’applique, le contribuable sera assujetti non seulement à l’impôt et aux intérêts, mais aussi à une nouvelle pénalité. Cette pénalité, unique au Québec, est imposée au taux de 25 % de la taxe additionnelle. Une pénalité distincte peut être imposée au promoteur d’un régime fiscal au taux de 121/2 % des frais reçus ou à recevoir relativement à l’opération. Il convient toutefois de noter que ni les pénalités ni la période de nouvelle cotisation prolongée ne s’appliquent si le contribuable s’est conformé à la divulgation obligatoire dont il est question ci-dessus ou a autrement divulgué l’opération en vertu d’un nouveau système de divulgation préventive. De plus, la pénalité ne s’appliquera pas si le contribuable peut établir une défense de diligence raisonnable.
Ce nouveau système de divulgation préventive n’existera que dans le contexte de la RGAE. Ce système exigera que la divulgation préventive soit faite dans un formulaire prescrit ainsi qu’une description complète des faits et des conséquences fiscales d’une opération. La divulgation doit être suffisamment détaillée pour permettre aux autorités d’analyser l’opération et ses conséquences fiscales. Toutefois, le contribuable n’a pas besoin de divulguer des conseils fiscaux ou d’autres opinions données à l’égard de l’opération. Comme pour la divulgation obligatoire, la divulgation doit être fournie à la date de production de la déclaration du contribuable.
Un examen attentif des nouvelles règles est nécessaire
Les nouvelles règles ont modifié l’équilibre risque/rendement impliqué dans la production d’une déclaration de revenus au Québec et créent de nouvelles obligations de la part des promoteurs de structures motivées par l’impôt. La question de savoir si d’autres juridictions fiscales décident de suivre l’initiative du Québec de donner plus de muscle à leur propre RGAE est une question ouverte.
Entre-temps, ces nouvelles règles doivent être prises en compte et toute opération motivée par l’impôt par des contribuables ayant une présence au Québec nécessitera une diligence et un travail d’observation supplémentaires.
Traduction alimentée par l’IA.
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