La Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation (LCSPC), qui a reçu la sanction royale le 15 décembre 2010, modifiera considérablement l’approche du Canada à l’égard de la réglementation des produits de consommation et des rappels. La LCSPC a été introduite pour répondre aux préoccupations selon lesquelles le régime de sécurité des produits du Canada était inadéquat pour protéger la santé des consommateurs canadiens, ainsi que pour harmoniser les lois canadiennes avec le niveau de protection accordé dans d’autres juridictions en réponse aux pressions des partenaires commerciaux. La LCSPC devrait entrer en vigueur au printemps 2011.
La LCSPC impose de nouvelles restrictions et obligations aux fabricants, aux importateurs et aux vendeurs de produits de consommation. Plus précisément, la LCSPC
:(a) Interdit la fabrication, l’importation, la vente ou la publicité de tout produit de consommation présentant un danger potentiel pour la santé ou la sécurité des consommateurs.
(b) Interdit la publicité fausse, trompeuse ou mensongère en relation avec des allégations relatives à la sécurité des produits de consommation.
c) Impose aux fabricants, aux importateurs et aux vendeurs de produits de consommation de nouvelles obligations en matière de déclaration et de tenue de registres.
d) Accroît les mécanismes d’application disponibles, y compris les pouvoirs d’inspection étendus, les rappels obligatoires de produits et les commandes d’essais de produits.
e) Prévoit des sanctions pécuniaires et des poursuites pénales.
Il sera important pour les entreprises canadiennes d’examiner et d’ajuster leurs pratiques commerciales afin de les harmoniser avec les nouvelles exigences de la LCSPC. Comme la LCSPC devrait entrer en vigueur au cours des prochains mois, les entreprises doivent se préparer dès maintenant en travaillant avec un conseiller juridique pour évaluer les pratiques actuelles et mettre en œuvre une stratégie de conformité. Les stratégies de conformité devront tenir compte
:(a) La mise en œuvre de procédures d’essai et de normes de rendement pour faire en sorte que certains produits vendus sur le marché canadien ne soient pas en mesure de causer la mort, des blessures ou des maladies.
b) La promulgation de conditions transférant la responsabilité et/ou la responsabilité le long de la chaîne d’approvisionnement aux fabricants/fournisseurs étrangers et nationaux (par exemple, des dispositions contractuelles prévoyant le partage des coûts résultant des mesures prises à l’encontre des marchandises prohibées en vertu de la LCSPC ou autorisant l’annulation et/ou le remboursement en cas de marchandises interdites).
c) La mise en place de politiques, de processus et de procédures pour faire en sorte que les obligations en matière d’établissement de rapports puissent être respectées.
d) L’affectation de ressources de gestion des connaissances à la tenue de registres détaillés sur les sources de produits et les consommateurs.
Les paramètres exacts des obligations en vertu de la LCSPC et les mesures qui doivent être prises pour mettre en œuvre ces obligations deviendront plus clairs lorsque la LCSPC entrera en vigueur. Les entreprises canadiennes devraient se tenir au courant de l’état de la LCSPC et s’assurer qu’elles comprennent les règlements adoptés par Santé Canada, qui fourniront des précisions sur les obligations et la façon dont les autorités gouvernementales administreront la LCSPC.
Voici un résumé des principales exigences de la LCSPC qui auront une incidence sur les fabricants, les importateurs et les vendeurs canadiens.
Interdictions et restrictions
La LCSPC interdit la fabrication, l’importation, la publicité ou la vente de tout produit de consommation présentant un danger déraisonnable pour la santé ou la sécurité humaines. Cela signifie que les produits de consommation qui présentent des risques potentiels pour la sécurité (c.-à-d. qui pourraient causer la mort, des blessures ou des effets négatifs sur la santé des consommateurs) seront interdits de vente ou d’importation au Canada.
La LCSPC interdit également la publicité fausse, trompeuse ou mensongère dans le cadre d’allégations relatives à la sécurité des produits de consommation. Cela signifie que l’emballage et l’étiquetage ne doivent pas donner l’impression erronée qu’un produit dangereux n’est pas dangereux pour la santé ou la sécurité humaines ou qu’un produit dangereux est conforme aux normes ou aux règlements de sécurité. Les dispositions sur la publicité fausse et trompeuse de la LCSPC chevauchent les interdictions sur les indications fausses ou trompeuses de la Loi sur l’emballage et l’étiquetage des produits de consommation, de la Loi sur l’étiquetage des textiles, de la Loi sur le poinçonnage des métaux précieux et de la Loi sur la concurrence. Cela soulève la question de savoir quelle autorité législative s’appliquera dans les cas où une publicité ou une représentation fausse ou trompeuse constitue une contravention à plus d’une loi. Il n’a pas encore été déterminé comment ce chevauchement des compétences fonctionnera dans la pratique, c’est-à-dire si l’une ou l’autre autorité législative aura préséance ou si elles s’appliqueront toutes de manière indépendante.
Les interdictions et les règlements s’appliquent déjà à certains types de produits. Ces interdictions et règlements sur des produits particuliers se poursuivront sous l’autorité de la LCSPC. Par exemple, il y aura des interdictions sur les produits contenant de l’amiante, des restrictions sur la teneur en plomb dans les jouets pour enfants et des exigences minimales en matière d’inflammabilité pour les articles textiles.
Les entreprises canadiennes peuvent être en mesure d’obtenir une exemption de la conformité à ces interdictions et restrictions dans certaines circonstances. Des exemptions seront offertes dans les cas où le produit ne sera pas vendu au grand public. La disponibilité d’une exemption dans les cas où les produits ne seront pas vendus au Canada sera particulièrement avantageux pour les entreprises qui ont l’intention de :
a) importer des produits pour les exhibitionner et participer à des foires commerciales.
b) Importer des produits et les rendre conformes après leur entrée au Canada (lorsque, par exemple, il est plus rentable d’effectuer des essais de rendement ou de réviser l’emballage ou l’étiquetage des produits au Canada plutôt qu’au canada plutôt que dans un autre pays).
c) Fabriquer des produits au Canada pour exportation vers un autre pays.
Nouvelles obligations en matière de déclaration et de tenue de registres
La LCSPC impose de nouvelles obligations en matière de déclaration et de tenue de dossiers aux fabricants, aux importateurs et aux vendeurs de produits de consommation. Le but de ces obligations est de faciliter les rappels de produits dans le cas de produits présentant un danger pour la santé et la sécurité. Les obligations permettront de s’assurer que les incidents et les plaintes liés à la sécurité des produits de consommation seront portés à l’attention des autorités de Santé Canada et que les produits dangereux pourront être retracés jusqu’au fabricant ou au fournisseur.
Les obligations en matière de tenue de dossiers en vertu de la LCSPC exigent que les fabricants, les importateurs et les vendeurs de produits de consommation au Canada tiennent des registres exacts de leurs sources de produits et de leurs consommateurs. Les renseignements précis qui doivent être conservés comprennent : (i) le nom et l’adresse de la source auprès de laquelle les produits ont été obtenus et (ii) le nom et l’adresse de la personne ou de l’entreprise à qui les produits ont été vendus (ou, dans le cas des détaillants, où les produits ont été vendus). Les détaillants sont également tenus de tenir des registres sur la période au cours de laquelle les produits ont été vendus.
Les obligations de déclaration exigent que les fabricants, les importateurs et les vendeurs signalent les incidents et les défauts liés à leurs produits fournis aux consommateurs canadiens. Les incidents et les défauts doivent être signalés lorsqu’ils impliquent, ou sont raisonnablement censés causer, la mort ou des effets indésirables graves sur la santé (y compris les incidents survenant dans d’autres pays, à condition que les produits concernés soient également fournis au Canada). Le document de consultation de Santé Canada, « Consultation sur la politique de déclaration obligatoire pour le projet de Loi canadienne sur la sécurité des produits de consommation », fournit des directives sur ce qui constitue un effet indésirable grave sur la santé nécessitant la déclaration. Par exemple, les effets négatifs graves sur la santé comprennent les blessures nécessitant un traitement médical, les menaces non mortelles à la respiration telles que l’étouffement et les dommages causés par un incendie ou des biens qui auraient pu entraîner la mort ou des blessures. Des renseignements inexacts ou insuffisants sur une étiquette ou des instructions (p. ex., des déclarations de mise en garde ou des instructions d’assemblage inadéquates qui pourraient entraîner des blessures) devraient également être signalés.
Il incombera aux importateurs, aux fabricants et aux vendeurs canadiens de mener des enquêtes (sur réception d’une plainte ou d’un avis concernant un problème d’innocuité d’un produit) afin de déterminer si un incident ou un défaut à signaler s’est produit. Les entreprises devront signaler les incidents au fournisseur et à Santé Canada dans les deux jours suivant la date à laquelle une « personne responsable » – définie dans la LCSPC comme « l’esprit directeur de l’organisation qui devrait prendre connaissance d’un incident par l’exercice d’une diligence raisonnable » – se rend compte qu’un incident s’est produit. Le type de renseignements qui devront être fournis dans le présent rapport initial comprend le type d’incident, le nom ou la catégorie générale du produit, le fournisseur du produit et les mesures correctives déjà prises.
Les fabricants et les importateurs devront également fournir un rapport plus détaillé dans les 10 jours suivant le jour où une « personne responsable » aura appris qu’un incident s’est produit. Ce rapport devra inclure tous les détails de l’incident ou du défaut, y compris le nombre de personnes touchées, les détails sur les blessures, les numéros de série des produits impliqués, les dates de vente ou de distribution, une évaluation des risques et les mesures correctives proposées.
Mécanismes d’application et pénalités
La LCSPC donnera au gouvernement fédéral de puissants outils d’application de la loi pour assurer la conformité aux interdictions et aux exigences de la LCSPC. Les mécanismes d’application de la loi comprennent
: (a) Le ministre de la Santé pourra ordonner le rappel obligatoire de tout produit de consommation qui, selon lui, pour des motifs raisonnables, présente un danger pour la santé et la sécurité humaines.
b) Le Ministre de la santé sera en mesure d’émettre des ordonnances exigeant l’analyse des produits et la communication des résultats des tests afin de vérifier la conformité.
(c) Santé Canada disposera de vastes pouvoirs d’inspection et d’enquête permettant aux inspecteurs d’entrer dans n’importe quel endroit et de saisir des produits, des documents et des fichiers informatiques dans le but de vérifier la conformité ou de prévenir la non-conformité.
Des sanctions pécuniaires, allant de 1 000 $ à 25 000 $ par jour, peuvent être imposées pour les cas persistants de non-conformité (c.-à-d. si la non-conformité n’est pas corrigée après réception des lettres d’avertissement émises par Santé Canada). De plus, des poursuites criminelles seront disponibles pour les cas intentionnels ou imprudents de non-conformité (c.-à-d. si une personne ou une entreprise vend un produit dont elle sait qu’il présente un danger pour la sécurité ou fait des allégations publicitaires qu’elle sait être fausses ou trompeuses).
Incidence sur les actions civiles
Bien qu’il n’y ait pas de dispositions particulières dans la loi traitant des actions civiles, certaines caractéristiques de la LCSPC et des ordonnances rendues en vertu de la LCSPC ont le potentiel d’appuyer les demandeurs dans la poursuite des recours collectifs en responsabilité du fait des produits. La LCSPC entraînera probablement une augmentation des rappels et l’historique a montré que les rappels de produits sont souvent des précurseurs des dépôts de recours collectifs. Les avocats des demandeurs citent souvent un rappel comme preuve d’un défaut de produit généralisé qui constitue un « problème commun » entre les membres d’un groupe proposé pour établir qu’un cas est approprié pour la certification du groupe. L’augmentation des obligations en matière de déclaration et de tenue de dossiers permettra également aux avocats des demandeurs d’avoir accès à des renseignements supplémentaires à l’appui de leurs demandes (par l’entremise de demandes d’accès à l’information), et toute conclusion de non-conformité à la LCSPC figurera en bonne place dans les plaidoiries en matière de recours collectifs.
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