Écrit par Darrel H. Pearson, Jessica B. Horwitz and Katrina E. Crocker
En vertu du paragraphe 74(1) de la Loi sur les douanes, les importateurs ont quatre ans pour demander à l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) le remboursement des droits de douane. Les importateurs ont la possibilité de le faire au moyen d’une demande « générale » qui couvre toutes les transactions en cause afin d’éviter les demandes individuelles inutilement bureaucratiques et redondantes pour chaque entrée. Le 12 mars 2020, le Tribunal canadien du commerce extérieur a rendu sa décision dans l’affaire Tenneco Automotive Operating Company Inc. c. Le président de l’Agence des services frontaliers du Canada (Numéro d’application. AP-2019-019), qui a fourni une bonne nouvelle aux importateurs canadiens sur les délais pour déposer des demandes générales.
Selon la note de politique de l’ASFC D17-2-4, les corrections déposées au moyen d’une demande générale doivent être approuvées au préalable par l’ASFC sous la forme d’une lettre d’autorisation générale. Ce processus de demande donne à l’ASFC l’occasion d’examiner attentivement la méthode de calcul générale de correction proposée par l’importateur pour s’assurer qu’elle est juste et exacte. L’importateur doit avoir l’approbation générale de l’ASFC en main avant d’être autorisé à « déposer » les demandes de rajustement du formulaire B2 sur une base générale.
En pratique, cette politique signifie que le traitement des corrections produites au moyen d’une demande générale peut être retardé indéfiniment parce que les corrections ne sont consignées comme « déposées » que le jour de l’approbation de l’ASFC plutôt que la date à laquelle l’importateur a effectivement produit la demande avec les documents et formulaires à l’appui applicables. Cela peut entraîner d’importantes préoccupations en matière de calendrier pour les importateurs qui cherchent à corriger des erreurs dans les allégations de valeur en douane, de classement tarifaire et d’origine en vertu du paragraphe 32.2(1) de la Loi sur les douanes dans le délai de 90 jours prévu par la loi pour le faire sans pénalité, ou pour déposer des demandes de remboursement en vertu du paragraphe 74(1) avant l’expiration de l’admissibilité au remboursement quatre ans après la date de déclaration en détail initiale.
Tenneco Automotive Operating Company Inc. a déposé une demande de rajustement général auprès de l’ASFC en septembre 2018 pour un remboursement relatif à une série de transactions d’importation qui ont eu lieu de septembre à décembre 2014. Au moment où l’ASFC a approuvé la demande générale de Tenneco – 295 jours après la date de dépôt – le délai de prescription de quatre ans avait expiré pour toutes les transactions relatives à la demande, et l’ASFC a refusé la réparation demandée à Tenneco pour ce motif.
Le Tribunal a critiqué la conduite de l’ASFC dans cette affaire comme étant « déraisonnable » et sa politique administrative comme étant « arbitraire », concluant que les importateurs ne devraient pas être pénalisés pour le temps qu’il faut à un représentant de l’ASFC pour approuver une demande générale. Parce qu’elle n’est pas limitée par les délais législatifs, l’ASFC peut prendre un temps illimité pour approuver la méthode de remboursement général, courant ainsi le risque de créer « un scénario bureaucratique kafkaïen » qui, « à son plus absurde ... incite les fonctionnaires de l’ASFC à refuser l’approbation de la procédure d’une demande de remboursement générale jusqu’à ce que toutes les dates limites pour le dépôt des demandes individuelles soient passées ».
Pour respecter le délai prévu par la loi, il est essentiel de manifester l’intention de demander le remboursement. De l’avis du Tribunal, l’intention de déposer une demande de remboursement pour chaque transaction visée par une demande générale est formée, au plus tard, à la date à laquelle la demande générale est déposée par l’importateur auprès de l’ASFC. Il a mis en garde l’ASFC contre l’imposition de limites supplémentaires au droit légal des importateurs de déposer une demande de remboursement dans les quatre ans suivant la date d’importation des marchandises.
Le Tribunal a fait remarquer que même si l’ASFC conserve son pouvoir discrétionnaire de refuser une demande de remboursement général et de procéder à des demandes individuelles, le dépôt de la demande générale dans le délai de prescription préservera le délai pour le dépôt de demandes individuelles.
Les procédures de demande générale de l’ASFC n’ont pas changé depuis la publication de cette décision. La décision est encourageante pour les importateurs et on pourrait s’attendre à ce qu’elle entraîne une mise à jour de la politique de l’ASFC. Mais jusqu’à ce que cela se produise, les importateurs doivent rester prudents lorsqu’ils déposent des corrections sur une base générale et, dans la mesure du possible, déposer la demande avec un délai suffisant avant l’expiration du délai de prescription applicable pour tenir compte de la possibilité de retards de traitement administratif.
Pour toute question ou assistance concernant les corrections douanières, les demandes de remboursement ou les appels de cotisation, veuillez contacter un membre du groupe Bennett Jones International Trade and Investment group.
Traduction alimentée par l’IA.
Veuillez noter que cette publication présente un aperçu des tendances juridiques notables et des mises à jour connexes. Elle est fournie à titre informatif seulement et ne saurait remplacer un conseil juridique personnalisé. Si vous avez besoin de conseils adaptés à votre propre situation, veuillez communiquer avec l’un des auteurs pour savoir comment nous pouvons vous aider à gérer vos besoins juridiques.
Pour obtenir l’autorisation de republier la présente publication ou toute autre publication, veuillez communiquer avec Amrita Kochhar à kochhara@bennettjones.com.