Le 10 novembre 2010, le parc éolien de huit éoliennes Kent Breeze de 20 MW de Suncor Energy Services Inc. à Chatham-Kent, en Ontario, a reçu la première approbation d’énergie renouvelable (AER) en vertu de la Loi sur l’énergie verte de l’Ontario. L’AER a fait l’objet d’un appel devant le Tribunal d’examen environnemental de l’Ontario (EIU), et l’audience doit commencer le 1er février 2011. Nous vous fournirons des mises à jour sur l’appel.
Pour réussir, les demandeurs (résidents locaux) doivent satisfaire à un critère onéreux en vertu de la Loi sur la protection de l’environnement de l’Ontario. Plus précisément, les demandeurs doivent établir qu’il est plus probable qu’autrement que le parc éolien causera (i) des dommages graves à la santé humaine, ou (ii) des dommages graves et irréversibles à la vie végétale, à la vie animale ou à l’environnement naturel.
Les demandeurs présenteront des éléments de preuve pour démontrer que de graves dommages à la santé humaine se produiront en raison de l’exposition aux infrasons et/ou du bruit à basse fréquence et du scintillement de l’ombre des éoliennes. Il peut également y avoir des preuves concernant l’impact sur la santé humaine de l’impact visuel des éoliennes, ainsi que de l’exposition au jet de glace et à la défaillance des turbines. 1 Les demandeurs ont indiqué qu’ils avaient l’intention de convoquer neuf témoins de partout dans le monde, y compris les États-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni.
En réponse, nous croyons comprendre que Suncor Énergie et le directeur du ministre de l’Environnement présenteront des témoignages d’experts aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Si l’EIU devait conclure que le parc éolien causera de graves dommages à la santé humaine, elle pourrait : révoquer l’AER; ordonner au directeur de prendre les mesures que l’EIU juge appropriées; ou substituer sa propre décision à celle du directeur. Si l’EIU devait conclure qu’un tel préjudice ne sera pas causé, elle devrait confirmer la décision du directeur.
L’audience d’appel doit commencer le 1er février à Chatham, en Ontario, et devrait se terminer d’ici le 31 mars (avec 16 jours d’audience prévus). En vertu de la Loi sur la protection de l’environnement, l’EIU est tenue de rendre sa décision au plus tard le 30 mai 2011 (c.-à-d. six mois à compter de la date de l’avis d’appel).
Le délai de six mois pour la publication de la décision de l’EIU peut avoir une incidence sur l’obligation de l’EIU de veiller à ce que son processus soit équitable pour toutes les parties. À cet égard, l’avocat du directeur a déjà mentionné que le processus condensé, combiné à un manque allégué de divulgation en temps opportun de la preuve de la part des demandeurs, a nui à sa capacité de se préparer à l’audience.
L’équité du processus peut être davantage affectée par la demande de confidentialité des demandeurs au cours de l’étude de leur expert principal. La confidentialité a été demandée par les demandeurs pour protéger la capacité de l’expert à préserver les droits à une publication future dans des revues à comité de lecture. Nous ne sommes pas au courant d’une telle réclamation faite dans le passé, et nous serions surpris si l’EIU devait accéder à cette demande. Si l’EIU devait accéder à la demande de confidentialité, elle devrait probablement tenir des parties de l’audience à huis clos (c.-à-d. en privé, sans accès public).
Quoi qu’il arrive, nous nous attendons à ce que cette affaire ne s’arrête pas à l’EIU. Il est possible d’interjeter appel devant la Cour divisionnaire pour des questions de droit, et le contrôle judiciaire est toujours une possibilité.
Malgré l’appel, Suncor Énergie a commencé la construction le 11 novembre 2010, ce qu’elle avait (et a) le droit de faire. La construction est en cours et devrait être terminée d’ici mai 2011, à peu près au moment où la décision de l’EIU pourrait être rendue.
Il convient de noter qu’il y a une contestation sans rapport avec la Cour divisionnaire de l’Ontario, actuellement en cours, concernant les exigences de marge de recul pour les projets éoliens.