Rapport du vérificateur général fédéral sur Inforoute Santé du Canada

27 novembre 2009

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Écrit par Michael R. Whitt, QC

Le rapport de l’automne 2009 de la vérificatrice générale, publié le 3 novembre 2009, comprenait au chapitre 4 un examen détaillé des activités d’Inforoute Santé du Canada.

Le rapport indique qu’Inforoute est chargée de déployer un financement fédéral de 1,6 milliard de dollars pour encourager et améliorer les perspectives d’une modernisation des dossiers de santé au Canada par l’élaboration et l’adoption de systèmes de dossiers de santé électroniques à grande échelle dans les diverses provinces et territoires du Canada. Dans une très large mesure, Inforoute a reçu des notes de passage du vérificateur général.

La vérificatrice générale a également fait remarquer que six gouvernements provinciaux et territoriaux vérifiaient leurs efforts respectifs de modernisation des soins de santé et que, bien que certains rapports aient été publiés, un rapport consolidé devrait être rendu public au début de 2010.

Le rapport du vérificateur général du Gouvernement fédéral contient des recommandations instructives :

  1. L’objectif déclaré publiquement d’Inforoute d’avoir des systèmes de dossiers de santé électroniques « disponibles » pour 50 % des Canadiens d’ici 2010 est potentiellement trompeur, étant donné la position d’Inforoute selon laquelle « disponible » ne signifie pas nécessairement « utilisé » ou « adopté ». La vérificatrice générale a suggéré que cette question soit clarifiée.
  2. Un certain resserrement des procédures de passation de marchés pour les biens et les services a été recommandé, bien que, dans l’ensemble, les processus d’Inforoute aient été bons. Toutefois, les processus de modification des contrats d’Inforoute devraient être resserrés pour permettre à son conseil d’administration de comprendre et de contrôler les modifications qui prolongent la durée des contrats soumis ou la valeur monétaire des contrats. Les processus d’Inforoute étaient par ailleurs acceptables.
  3. Bien qu’aucun problème réel n’ait été relevé dans le cas de la vérification, l’absence d’exigences procédurales pour documenter les analyses internes permettant le débloquement des fonds a permis de débloqué des fonds a pu être relevé. Inforoute a accepté de modifier ses processus.
  4. Bien qu’à première vue, il s’adresse à Inforoute, la vérificatrice générale a recommandé qu’Inforoute obtienne les résultats des tests de conformité des systèmes provinciaux et des plans pour remédier aux systèmes non conformes des gouvernements provinciaux qu’elle aide, comme condition d’un financement supplémentaire. Il s’agit d’une référence évidente au risque très réel de mise en œuvre problématique de la sélection appropriée des fournisseurs et des tests de conformité effectués par une variété de gouvernements provinciaux à l’aide d’une variété de mécanismes différents (des processus d’approvisionnement et des « offres à commandes » des fournisseurs, jusqu’aux analyses des systèmes techniques et aux tests utilisant des ensembles de données d’échantillons pour assurer l’opérabilité et la fonctionnalité de base). L’industrie est préoccupée par le fait que ces efforts régionaux visant à sélectionner et à contrôler les fournisseurs présentent un risque élevé de générer des problèmes liés à l’acquisition, à la mise en œuvre et à l’adoption des fournisseurs de soins primaires, et ne se terminent pas nécessairement par une interopérabilité compatible à l’échelle nationale (un objectif d’Inforoute).
  5. Inforoute devrait rendre compte chaque année de l’adoption réelle des systèmes de dossiers de santé électroniques par les professionnels de la santé et de la conformité des systèmes aux normes nationales d’interopérabilité. La vérificatrice générale croit que cela donnera au Parlement et aux Canadiens une image plus fidèle de la réussite d’Inforoute dans l’atteinte de ses objectifs. Inforoute a accepté, mais avec la mise en garde que l’adoption est hors de son contrôle, et difficile à mesurer.
  6. Inforoute devrait également rendre compte de ses résultats atteints par rapport à ses résultats attendus. Encore une fois, Inforoute a accepté et a dit que l’information a été fournie sous différentes formes sur une base non consolidée, mais qu’elle sera consolidée à l’avenir.
  7. La vérificatrice générale recommande également que les rapports sur les résultats réels par rapport aux résultats prévus soient en fonction des objectifs de rendement d’Inforoute pour chacun de ses cinq systèmes de base :
    • Registres des fournisseurs et des patients;
    • Systèmes d’imagerie diagnostique;
    • Systèmes d’information sur les médicaments;
    • Systèmes d’information de laboratoire; et
    • Interopérabilité des systèmes de dossiers de santé électroniques.
     
  8. Santé Canada devrait élaborer et adopter un meilleur cadre de surveillance pour s’assurer qu’Inforoute est conforme à ses ententes de financement. Santé Canada répond que la conformité à cette recommandation a été mise en place entre la fin de la période de vérification et le rapport.

Dans l’ensemble, Inforoute Santé du Canada et sa direction ont reçu un bulletin favorable. C’est très encourageant pour l’industrie, car d’autres organismes de financement ont fait l’objet de rapports d’audit négatifs et ont généré une réaction publique et politique, nuisant aux efforts commerciaux visant à automatiser la prestation des soins de santé grâce à de nouvelles technologies et systèmes d’information et de communication.

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