Le Canada et l’UE terminent les négociations du traité commercial

12 août 2014

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Écrit par By Matthew S. Kronby, Milos Barutciski, Laura A. Murray, and Jessica B. Horwitz

Le 5 août 2014, le Canada et l’Union européenne (UE) ont annoncé qu’ils avaient terminé la négociation de l’Accord économique et commercial global (AECG). L’annonce met fin aux spéculations prolongées sur la question de savoir si un accord était toujours possible, spéculation alimentée par les près de dix mois qui se sont écoulés depuis que les parties ont annoncé une « entente de principe » en octobre dernier.

L’accord va bien au-delà de la portée de l’ALENA et se traduira par une libéralisation importante du commerce et de l’investissement dans un large éventail de secteurs. Une grande partie de cette libéralisation, y compris la plus grande partie de l’élimination des droits de douane, entrera en vigueur immédiatement lorsque l’AECG entrera en vigueur plutôt que d’être mise en œuvre progressivement sur de longues périodes, comme ce fut le cas avec l’ALENA. En fait, bien que la ratification et l’entrée en vigueur officielle puissent prendre encore deux ans ou plus, comme il est décrit plus en détail ci-dessous, des parties clés de l’accord pourraient être appliquées à titre provisoire une fois l’accord signé, ce qui, nous l’espérons, sera dans environ un an.

Les entreprises canadiennes qui souhaitent entrer sur le marché de l’UE ou y étendre leur présence, et les entreprises de l’UE qui souhaitent faire de même au Canada, devraient donc commencer à planifier la meilleure façon de tirer parti des possibilités substantielles que l’AECG créera.

Le texte provisoire La

planification des activités en réponse à l’AECG sera grandement facilitée par la publication du texte de l’entente négociée, y compris toutes les annexes et annexes. Les détails, dans des domaines tels que les règles d’origine (établissement de l’endroit où les marchandises doivent être approvisionnées pour bénéficier de préférences tarifaires) sont d’une importance fondamentale pour comprendre comment les entreprises devront organiser leurs opérations et leurs chaînes d’approvisionnement pour bénéficier de la libéralisation, et comprendre dans quelle mesure les Parties se sont libéralisées, y compris au niveau infranational, en ce qui concerne la mobilité de la main-d’œuvre, les marchés publics, l’accès aux marchés et la non-discrimination en matière d’investissement et de services.

Le Canada et l’UE ont fourni des détails importants sur le contenu de l’AECG en conjonction avec l’annonce d’octobre dernier, y compris dans le Résumé technique des résultats finaux négociés. Notre mise à jour publiée à l’époque décrivait les principaux éléments de l’accord. Toutefois, le Canada et ses partenaires de négociation ne publient habituellement pas les textes des traités commerciaux tant qu’ils n’ont pas été finalisés et signés. Cette réticence a sa logique, mais elle est plus difficile à justifier dans le cas d’un accord sur l’importance économique et politique de l’AECG. Nous notons par exemple que les Parties à l’ALENA ont publié le texte sous forme de projet peu de temps après la conclusion de ces négociations. De même, il serait logique que le projet de texte de l’AECG soit publié rapidement, peut-être d’ici le sommet Canada-UE de septembre entre le premier ministre Harper et le président de l’UE Barroso.

Prochaines étapes : Nettoyage, signature, ratification et mise en œuvre

Le projet de texte de l’AECG doit maintenant faire l’objet d’un « nettoyage » ou d’un examen juridique minutieux pour assurer sa cohérence et qu’il exprime clairement les engagements que les négociateurs voulaient prendre. Étant donné que les versions « authentiques », ou juridiquement contraignantes, de l’AECG incluront non seulement l’anglais dans lequel elle a été négociée, mais aussi le français et 21 autres langues officielles de l’UE, le texte devra être traduit avec précision dans chacune de ces langues. Une fois l’examen juridique et la traduction terminés, le texte sera prêt à être signé. Du côté de l’UE, cela nécessitera une décision du Conseil de l’UE. Le processus est plus simple du côté canadien, où l’approbation de la politique pour la signature est obtenue par une décision du Cabinet, ainsi que par un pouvoir de signature qui accorde un décret.

Comme il a été mentionné ci-dessus, le processus de signature devrait prendre environ un an. Par la suite, l’AECG prévoit que le Canada et l’UE pourraient convenir d’appliquer à titre provisoire toute partie de l’accord qui relève de la compétence de la Commission européenne, par opposition aux États membres, à condition que toute loi de mise en œuvre nécessaire soit en place. Cela pourrait inclure l’élimination et l’élimination progressive des droits de douane.

La décision de prévoir dans l’AECG son application provisoire a été motivée par la crainte que la ratification du côté de l’UE ne soit un long processus. En tant que question officielle, l’AECG n’entrera pas en vigueur tant qu’il n’aura pas été ratifié. Encore une fois, il s’agit d’une affaire relativement simple du côté canadien – en particulier avec un gouvernement majoritaire pour adopter une loi de mise en œuvre – mais moins pour l’UE, où les rôles respectifs de la Commission et des États membres dans l’ère post-Traité de Lisbonne restent l’objet d’un certain débat. Nous savons qu’il faudra un vote du Parlement européen, mais la question de savoir si les parlements des États membres devront eux aussi approuver l’accord reste une question.

Une autre question est de savoir si des États membres chercheront à apporter d’autres modifications au texte de l’AECG comme prix pour l’approuver, soit au stade du Conseil avant la signature, soit dans le processus de ratification. Par exemple, il a été suggéré récemment que l’Allemagne pourrait le faire en ce qui concerne la protection des investisseurs. Bien que nous soyons sceptiques quant à ces scénarios, ils ne peuvent pas être entièrement rejetés, d’autant plus que le débat national sur l’AECG a lieu dans le contexte des négociations de l’UE sur un accord similaire sur le commerce et l’investissement avec les États-Unis. Nous suivrons donc de près le processus d’approbation de l’UE.

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