Bennett Jones Perspectives économiques du printemps 2010

17 mai 2010

Close

Écrit par David A. Dodge O.C., John M. Weekes and Richard Dion

Bennett Jones Perspectives économiques du printemps 2010 Télécharger le PDF

Alors que l’économie canadienne se redresse, Bennett Jones présente son point de vue sur les tendances économiques qui influenceront les entreprises canadiennes tout au long de 2010 et au-delà. La présente mise à jour économique passe en revue les perspectives à court terme pour les économies canadienne et mondiale, traite des ajustements stratégiques qui sont nécessaires pour soutenir la croissance au-delà de la reprise, examine le défi financier auquel le Canada est confronté à moyen terme, met en lumière les enjeux et les négociations en cours en matière de commerce international, et tire parti de cette évolution macroéconomique incertaine pour les entreprises canadiennes. Attendez-vous aux Perspectives économiques de l’automne 2010 en novembre 2010.

I. Perspectives à court terme

La reprise économique au cours des neuf derniers mois (tant dans les économies avancées que dans les économies émergentes) a été plus forte que prévu il y a un an. La confiance des ménages et des entreprises et des marchés financiers s’est nettement améliorée. Étant donné que les mesures de relance monétaire et budgétaire continuent de soutenir la demande intérieure au cours des 18 prochains mois, bien que dans une mesure en baisse progressive, la croissance mondiale devrait légèrement dépasser 4 % en 2010 et en 2011 (tableau 1). Bien qu’elle ait rebondi avec moins de force que lors des rebonds cycliques précédents, la croissance du PIB réel devrait néanmoins atteindre plus de 3 % aux États-Unis et plus de 31/2 % au Canada en 2010, et se maintenir à 3-31/2 % dans les deux pays en 2011. D’ici la fin de l’année, la capacité excédentaire au Canada devrait être absorbée et les taux d’intérêt devraient avoir augmenté progressivement à 3-31/2 % à court terme (bons du Trésor) et à environ 5 % à long terme (Canada à 10 ans). Après des gains rapides au cours de la dernière année, principalement en raison de la forte croissance des économies émergentes, les prix des produits de base devraient continuer d’augmenter, mais à un rythme plus modéré à mesure que l’offre réagit. Au cours des deux prochaines années, ces prix fermes des produits de base devraient soutenir un dollar canadien fort (proche de la parité avec le dollar américain), mais toujours plutôt volatil. Les pressions persistantes à la baisse sur l’euro en raison de la croissance relativement lente en Europe et de la résolution incertaine des problèmes d’endettement sont également susceptibles de soutenir un dollar canadien fort.

Tableau 1 : Perspectives de croissance mondiale (%) :

II. Rajustements de la politique

Les perspectives au-delà de 2011 sont plus incertaines. Elle dépend surtout de l’évolution des politiques économiques : la correction budgétaire dans les économies avancées, la maîtrise de l’inflation intérieure dans les économies émergentes et la gestion des taux de change. L’issue économique est incertaine parce que, comme le dit le FMI (2010), « la marge de manœuvre dans de nombreuses économies avancées a été largement épuisée ou est devenue beaucoup plus limitée, laissant ces économies fragiles exposées à de nouveaux chocs ». 1  

Pour faciliter la poursuite de la croissance avec une inflation faible et stable, les économies avancées doivent procéder à un assainissement budgétaire, mais à un rythme mesuré afin de ne pas faire dérailler la reprise. Alors qu’une politique budgétaire plus stricte aura tendance à freiner la croissance de la demande intérieure, l’ampleur de l’amortissement dépend de la crédibilité et de la composition des mesures correctives. Des plans crédibles à moyen terme visant à stabiliser et, à terme, à inverser l’augmentation de la dette publique devraient renforcer la demande privée en donnant aux marchés et aux citoyens l’assurance que la situation budgétaire est sous contrôle. Cela empêcherait ou limiterait le risque d’une augmentation de la prime de risque souveraine des taux d’intérêt et d’une hausse des attentes d’inflation. L’assainissement des finances publiques permettrait également une politique monétaire plus accommodante. La composition des dépenses et des mesures fiscales devrait être choisie de manière à minimiser leur effet négatif sur l’offre de main-d’œuvre et l’investissement privé afin de ne pas réduire la croissance potentielle future.

Dans la zone euro, les déficits budgétaires ont tellement explosé avec la fin de la bulle immobilière et le début de la récession que des compressions budgétaires d’une gravité exceptionnelle sont imposées par les marchés financiers aux pays à fort déficit. La réduction des dépenses budgétaires, bien que nécessaire, fera baisser la croissance pour les années à venir et, avec un euro plus faible, rendra plus difficile pour les entreprises canadiennes d’augmenter leurs exportations vers les pays de l’UE.

Les économies émergentes en général ont connu une croissance relativement forte et des entrées de capitaux renouvelées au cours de la dernière année, ce qui a donné un coup de pouce aux prix de l’immobilier et des prix à la consommation. Dans un certain nombre de pays, d’importants risques d’inflation à la hausse dans un contexte de forte croissance et de capacité de réserve limitée impliquent la nécessité de (poursuivre) le resserrement de la politique monétaire. Les perspectives de différentiels de taux d’intérêt relativement importants en leur faveur au cours des prochaines années signifient que de nombreuses économies émergentes devront faire face à d’importantes entrées de capitaux privés et à de nouvelles pressions à la hausse sur leurs devises. La meilleure façon de limiter la croissance du crédit et de permettre l’appréciation du taux de change est de limiter la croissance du crédit et de permettre l’appréciation du taux de change. L’impact de la perte d’exportations nettes qui en résulte sur la croissance pourrait être progressivement annulé par l’effet des politiques visant à stimuler la demande des ménages, qu’il s’agisse de politiques sociales ou du développement ultérieur des systèmes financiers pour améliorer l’accès des ménages au financement. L’appréciation de la monnaie elle-même aiderait les économies de l’Asie de l’Est à rééquilibrir la croissance.

En l’instituant des mesures stratégiques appropriées dans les économies avancées et émergentes, les déséquilibres de la balance courante, qui se sont réduits pendant la récession, sont sur le point d’augmenter à nouveau sensiblement. Sans la coopération politique entre les pays déficitaires et excédentaires, la résistance politique à l’assainissement des finances publiques et à la réforme structurelle dans les économies avancées s’intensifierait, il y aurait une résurgence du protectionnisme (voir la section IV pour l’analyse du commerce), la croissance mondiale ralentirait et les taux de change et les prix des actifs seraient volatils. Mais si les économies émergentes laissent leur monnaie s’apprécier et stimuler la demande intérieure tandis que dans les économies avancées, les gouvernements consolident leurs finances et que les secteurs des ménages et de la finance diminuent lentement, alors les chances d’une croissance mondiale raisonnable au-delà de 2011 s’améliorent.

Avec une coordination appropriée des politiques, la croissance mondiale pourrait se maintenir à environ 4 % au cours de 2012-15, reflétant une croissance d’environ 6 % dans les économies émergentes et de 21/2 % en Amérique du Nord. Dans un tel contexte, les prix des produits de base resteraient relativement élevés. Des marges bénéficiaires relativement solides pourraient s’éroder pendant un certain temps par les augmentations des salaires réels à mesure qu’elles s’adaptent au resserrement des marchés du travail. Le coût du crédit bancaire augmentera probablement par rapport au rendement des actifs sans risque à mesure que la réforme du système financier augmentera les ratios de fonds propres des banques.

III. Le défi financier du Canada

Le Canada partage avec le reste de la Conférence la tâche de ramener les déficits publics à l’équilibre et de réduire la dette publique par rapport au PIB à moyen terme. Cela est nécessaire non seulement pour l’équité intergénérationnelle, mais aussi pour faire face aux effets croissants du vieillissement de la population. Les budgets fédéral et provincial de 2010 prévoient réduire les déficits au cours des trois prochaines années, en grande partie en comprimant la croissance des dépenses de programmes au moyen de gels des salaires publics et de l’attrition. Cela ne peut fonctionner que pendant une période limitée. À moins que les gouvernements n’agissent pour améliorer la productivité du secteur public, restructurer les dépenses et/ou augmenter les recettes au-delà de l’horizon court de leurs dernières initiatives budgétaires, les déficits structurels, qui représentaient près de 2 % du PIB avant la récession, ne manqueront pas d’augmenter à nouveau.

Au cours du reste de la décennie, les revenus fédéraux et provinciaux augmenteront plus lentement qu’au cours des décennies précédentes. En raison du vieillissement de la population, la croissance potentielle réelle au Canada n’est pas susceptible de dépasser 21/2 % par rapport à 2012-15 et 13/4 % par rapport à 2016-20 (voir l’encadré page suivante pour plus de détails). Par conséquent, les revenus du gouvernement fédéral n’augmenteraient pas plus rapidement que 5 % par année en moyenne au cours de la période de 2013 à 2020. En l’l’effet d’une restructuration importante, les charges de programmes directes augmenteront à un rythme au moins aussi rapide que la croissance du PIB nominal, tout comme les transferts aux provinces en raison des pressions financières découlant de la santé et de l’éducation. Un déficit structurel fédéral d’environ 3/4 % du PIB en 2014/15 atteindrait lentement près de 1 % du PIB d’ici la fin de la décennie.

Les perspectives financières du gouvernement de l’Ontario sont bien pires que celles du gouvernement fédéral. De 2013 à 2020, les revenus de l’Ontario ne devraient pas augmenter de plus de 41/2 % en moyenne, soit plus lentement que les revenus fédéraux, ce qui reflète le taux de croissance potentiel légèrement plus lent de l’Ontario que celui de l’ensemble du Canada. L’Ontario est également susceptible de subir des effets moins positifs, sinon négatifs, de la hausse des prix des produits de base. D’autre part, les dépenses de l’Ontario sont sur le point d’augmenter beaucoup plus rapidement que le PIB nominal si les niveaux actuels et la qualité des services sont maintenus. En particulier, les dépenses de santé et de soins de longue durée sont sur le point d’augmenter beaucoup plus rapidement que les recettes générales, tout comme les paiements au titre du service de la dette à mesure que les taux d’intérêt atteignent des niveaux plus « normaux » et que la dette publique continue d’augmenter. Le déficit structurel pourrait bien atteindre plus de 3 % du produit provincial brut d’ici le milieu de la décennie et environ 5 % d’ici la fin de la décennie si les niveaux de service actuels sont maintenus et qu’il n’y a pas d’amélioration spectaculaire de la productivité dans les secteurs de la santé et de l’éducation. D’ici là, le ratio de la dette provinciale nette au PIB pourrait atteindre 60 %, comparativement à 28 % en 2008/09.

Taux de croissance potentiel du Canada : 2012-2020

La production potentielle réelle devrait croître d’un peu plus de 2 % par année de 2012 à 2015 et d’un peu plus de 11/2 % au cours de la deuxième moitié de la décennie (voir le tableau 2 ci-dessous). Cela reflète un ralentissement de la croissance du nombre total d’heures travaillées à environ 3/4 % par année en 2012-2013 et à 1/4 % par année d’ici 2019-2020. Le facteur clé est le vieillissement de la population, car l’activité sur le marché du travail diminue de façon abrupte pour les groupes d’âge de plus de 55 ans, même en tenant compte d’une hausse prévue de l’âge de la retraite. Par contre, la productivité tendanciente du travail pourrait croître un peu plus rapidement que la moyenne historique de 1,2 % par année depuis la fin des années 1970, d’autant plus que le manque à gagner dans le niveau de productivité par rapport aux États-Unis a augmenté considérablement depuis la fin des années 1990. Un facteur clé est qu’avec des taux marginaux d’imposition effectifs plus bas sur l’investissement, un dollar canadien fort et des pressions salariales plus fortes à mesure que la croissance de l’offre de main-d’œuvre ralentit, l’investissement des entreprises et le capital par travailleur augmenteraient plus rapidement que par le passé.

Conformément aux objectifs actuels de la politique de la Banque du Canada, un taux d’inflation général de 2 % est à prévoir au cours de la décennie à partir de 2012. Parallèlement, les termes de l’échange du Canada pourraient bien afficher une légère tendance à la hausse en raison du raffermissement général des prix des produits de base. Combinées à la croissance potentielle réelle, ces évolutions prévues des prix se traduiraient par une croissance potentielle du PIB nominal de l’ordre de 5 % par année de 2012 à 2015 et un peu moins au cours de la deuxième moitié de la décennie. 

Dans son budget de 2010, le gouvernement de l’Alberta équilibre son budget d’ici 2012-13, mais seulement grâce à des revenus substantiels provenant des redevances et des paiements de location. Découlant de l’épuisement du capital des ressources naturelles, ces recettes spéciales sont appropriées pour financer les dépenses publiques en immobilisations, mais pas la consommation publique. Il s’avère qu’en 2012-13, l’excédent des revenus provenant des ressources par rapport au plan d’immobilisations des provinces (y compris les investissements en immobilisations hors budget) est inférieur au déficit basé sur les revenus normaux et les dépenses d’exploitation et que, selon des hypothèses plausibles, ce manque à gagner augmente avec le temps. Cela signifie que le gouvernement de l’Alberta ne peut s’éviter de prendre des mesures fiscales et de dépenses assez sévères pour équilibrer son déficit d’exploitation s’il veut convertir son capital de ressources naturelles en capital et richesse publics pour les générations futures et ne pas le dissiper sur la consommation publique actuelle.

Pour atteindre et maintenir des budgets équilibrés (corrigés des variations cycliques) à moyen terme, il faudra des initiatives de dépenses et d’initiatives fiscales de la part des gouvernements fédéral et provinciaux. Mais cela doit être fait d’une manière qui a le moins d’impact négatif sur les incitations à travailler, à investir et à augmenter la productivité. Cela signifie que les mesures d’augmentation des revenus devraient être axées sur les taxes à la consommation (avec des remboursements appropriés aux groupes à faible revenu) ainsi que sur les frais nouveaux ou plus élevés pour les services (routes, soins de santé, études postsecondaires). Les réductions des dépenses devraient être axées sur les services courants et non sur l’investissement en capital.

IV. Questions et négociations commerciales internationales

Le commerce et la production mondiaux sont actuellement dans une phase de reprise, après une baisse de 12,2% en 2009. Le Secrétariat de l’OMC2 estime que les exportations mondiales en volume augmenteront de 9,5% cette année.

Sans le leadership des chefs de gouvernement du G20 pour s’engager à résister aux pressions protectionnistes, le déclin de 2009 aurait pu être bien pire. Le bilan en matière de respect de ces engagements n’a pas été parfait, mais d’importants dérapages ont été évités. Il sera essentiel que les dirigeants du G20, lors de leurs réunions à Toronto et à Séoul, réaffirment leur détermination à résister au protectionnisme. Les pressions politiques exercées sur les gouvernements pour qu’ils trouvent des raccourcis vers l’amélioration de la performance économique demeurent intenses et, en fait, même croissantes sur des questions telles que les déséquilibres commerciaux. Succomber à de telles pressions constituerait un sérieux revers à la reprise économique mondiale. Le G20 a le pouvoir d’empêcher que cela ne se produise et un bilan crédible de sa performance jusqu’à présent.

À plus long terme, il sera important pour la libéralisation du commerce et la réforme des règles commerciales de suivre le rythme d’autres réformes de l’économie mondiale. Sur ce front, le bilan est mitigé. Malgré les engagements répétés de haut niveau d’achever les négociations commerciales du Cycle de Doha de l’OMC à court terme, les Membres de l’OMC ne sont pas plus avancés qu’ils ne l’étaient en 2008. L’achèvement du Cycle est encore important, mais le faire en 2010 est maintenant hors de portée.

En même temps, nous assistons à de nombreuses négociations commerciales bilatérales et régionales impliquant les pays du G20 – certaines récemment achevées, d’autres en cours et quelques nouvelles qui viennent de commencer. Un exemple est le PTP (l’Accord de partenariat transpacifique) dans lequel l’Australie, Brunei Darussalam, le Chili, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les États-Unis et le Vietnam visent à créer un accord commercial régional asie-pacifique. Cette évolution est remarquable parce qu’il s’agit de la première initiative de l’administration Obama de négocier un accord de libéralisation du commerce. Un autre exemple est la négociation entre le Canada et la Corée en vue d’un ALE bilatéral. Nous avons également assisté à des mesures unilatérales de libéralisation du commerce, y compris de la part du Canada dans le récent budget fédéral.

La politique canadienne en matière de négociations commerciales est devenue plus active récemment, notamment avec la négociation en cours d’un accord économique et commercial global avec l’UE. Le Canada est également engagé dans un certain nombre d’autres négociations de libre-échange, dont une avec la Corée, et en envisage une autre avec l’Inde. De plus, le Canada a continué d’appuyer la conclusion d’un accord ambitieux du Cycle de Doha de l’OMC. Toutefois, dans la poursuite de ses objectifs de libéralisation du commerce, le Canada est gêné par son engagement à maintenir des contingents tarifaires élevés sur les importations de produits laitiers et de volaille. Le refus de négocier des concessions significatives dans ces secteurs fait en sorte qu’il est difficile pour le Canada d’être accepté comme partenaire dans les négociations du PTP. Elle tend également à miner les efforts du Canada pour conclure des ententes de grande qualité qui ouvriront des marchés aux producteurs canadiens de biens et de services qui peuvent être considérés comme sensibles dans d’autres pays.

V. Implications pour les entreprises

Dans la mesure où la production augmente plus rapidement que les heures travaillées au cours de la prochaine année, le rebond cyclique de la croissance de la productivité du travail qui en résulte devrait générer une augmentation marquée de la rentabilité des entreprises sur les opérations, en particulier dans le secteur manufacturier, qui a été le plus durement touché au cours du ralentissement. De plus, la vigueur des prix des produits de base et l’augmentation du volume des ventes devraient stimuler les profits dans les secteurs de l’énergie et des mines.

Ces développements ne pouvaient pas compenser indéfiniment l’effet délétère d’une perte récente et potentielle de la compétitivité du Canada, tel que mesuré par une comparaison des coûts unitaires de main-d’œuvre au Canada et aux États-Unis. Cette perte reflète un taux beaucoup plus lent de croissance de la productivité au Canada ainsi que l’appréciation du dollar canadien. Plus tard, une croissance plus rapide des salaires à mesure que les marchés du travail se resserrent devrait directement éroder la rentabilité des entreprises qui ont peu de pouvoir de fixation des prix et pourrait également exacerber le problème de compétitivité dans la mesure où la faiblesse du marché du travail dure plus longtemps aux États-Unis. Une situation moins favorable de l’offre de main-d’œuvre au Canada qu’aux États-Unis à l’avenir, en raison de la différence démographique, contribuerait également à une pression salariale plus potentielle au Canada qu’aux États-Unis.

Les entreprises canadiennes doivent prendre au moins deux mesures difficiles pour améliorer leur compétitivité. Premièrement, ils doivent accroître leur croissance de productivité et rattraper les niveaux de productivité de leurs concurrents en investissant davantage dans le changement organisationnel, les TIC et les nouvelles machines et équipements, la R-D et la commercialisation de ses produits, ainsi que la formation des travailleurs. Ils devraient être aidés à cet égard par la baisse du coût du capital associée à l’appréciation du dollar canadien et les réductions récentes et à venir des taux marginaux d’imposition sur l’investissement à des niveaux extrêmement concurrentiels. Deuxièmement, pour avoir une meilleure chance de faire des percées dans les marchés émergents, où la forte croissance de la demande est concentrée, ils doivent également investir dans les études de marché et dans la conception de produits différenciés, pour lesquels les différences de coûts absolues sont moins importantes en tant que facteur de vente. Ces efforts fondamentaux visant à renforcer la compétitivité du Canada devraient être complétés par un solide soutien des entreprises pour des marchés mondiaux ouverts et des accords commerciaux de grande qualité afin de s’assurer que les Canadiens peuvent exercer leurs activités sur les marchés mondiaux sur un pied d’égalité avec leurs principaux concurrents.

Remarques :

1. FMI 2010. « Perspectives et politiques mondiales ». Perspectives de l’économie mondiale (avril), chapitre 1, p. 11. Voir le chapitre 1 des Perspectives de l’économie mondiale du FMI et le Rapport sur la politique monétaire d’avril 2010 de la Banque du Canada pour des analyses plus détaillées des perspectives et des risques pour l’économie mondiale.

Authors

Liens connexes

Expertise connexe



View Full Mobile Experience