Bennett Jones Perspectives économiques de l’automne 2010

Automne 2010

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Dynamique récente de l’économie mondiale

La reprise économique mondiale est demeurée très inégale en 2010. La croissance des économies de marché émergentes (EME) d’Asie et d’Amérique latine a dépassé nos perspectives du printemps, tandis que le rythme de l’activité dans les économies avancées, en particulier au second semestre de 2010, a été en deçà de ce que nous avions prévu au printemps.

La croissance de la production aux États-Unis a nettement ralenti pour se dégrader en deçà de son taux tendancité au milieu de l’année. Au cours des trois premiers trimestres, l’investissement dans le logement a continué de chuter, la croissance de la consommation a été freinée par un désendettement très rapide des ménages et les importations nettes de biens et de services se sont considérablement élargies. Alors qu’une nette reprise a commencé dans la zone euro au printemps, les turbulences sur les marchés de la dette souveraine ont entraîné des mesures strictes de réduction des dépenses budgétaires et un fort élargissement des écarts de crédit souverains qui freine la croissance dans de nombreux pays de l’UE.

La capacité excédentaire est demeurée importante dans les économies avancées, ce qui a maintenu l’inflation des prix à la consommation en deçà des cibles implicites ou explicites. Les autorités monétaires des États-Unis, du Japon, de la zone euro et de la Grande-Bretagne ont maintenu leur taux directeur près de zéro. En outre, la Fed vient d’initier un deuxième cycle d’assouplissement quantitatif (QE2). D’autre part, pour endiguer les risques d’inflation à l’avenir, les banques centrales des pays qui ont bénéficié de secteurs financiers solides et de termes de l’échange solides (Canada, Australie, Suède, Norvège et Nouvelle-Zélande) ont progressivement augmenté leurs taux directeurs d’intérêt, bien qu’à des niveaux qui restent bas.

La croissance mondiale rapide de l’investissement dans les stocks et les machines et le matériel a soutenu une forte expansion de la demande intérieure et des exportations des pays émergents ainsi que des prix fermes des produits de base. L’émergence de pressions inflationnistes et le risque d’une bulle des prix des actifs en raison d’importantes entrées de capitaux et d’une croissance rapide du crédit ont entraîné un resserrement général des politiques monétaires et prudentielles. Certains pays émergents sont également intervenus massivement sur les marchés des changes et ont mis en œuvre ou intensifié les contrôles de capitaux afin d’empêcher une appréciation de leur monnaie.

Les Perspectives mondiales : 2011-2012

On s’attend à ce que la reprise dans les économies avancées reste timide par rapport aux normes historiques compte tenu de l’ampleur de la récente récession, bien que cette lenteur soit compatible avec les épisodes précédents de crise financière. En effet, d’importants vents contraires à la reprise découlent de l’ajustement à la dette excessive associée à la crise. Cela comprend le désendettement des ménages, qui maintiendra les taux d’épargne personnelle relativement élevés afin d’aligner davantage la dette sur le revenu et les actifs sur plusieurs années. Au Canada, un ratio élevé et croissant de la dette des ménages au revenu du ménage comporte le risque d’une réduction abrupte des dépenses en cas de choc négatif sur la richesse ou le revenu.

Les perspectives jusqu’en 2012 pour les prix des maisons et la construction résidentielle/commerciale sont sombres, car les marchés immobiliers de nombreux pays continuent de s’adapter aux excès passés. Cela permettra de contenir davantage la demande privée en raison des effets négatifs sur la valeur des actifs, l’emploi et les bilans des banques. Au Canada, l’investissement dans le logement devrait diminuer en 2011.

Dans le même temps, le retrait des mesures de relance budgétaire et l’assainissement des finances publiques annoncés par de nombreux gouvernements rédiront la contribution de la demande publique à la croissance. La politique budgétaire dans les économies avancées passera d’un assouplissement discrétionnaire au premier semestre de 2010 à un resserrement discrétionnaire d’un pour cent ou plus du PIB en 2011. Au Canada, le ralentissement des dépenses publiques en biens (y compris les investissements fixes) et en services aura une incidence négative sur la croissance d’environ un point de pourcentage en 2011 et de près d’un demi-point en 2012; des changements discrétionnaires dans les prochains budgets ajouteraient à ce frein financier.

Avec des stocks maintenant plus conformes aux ventes attendues, l’investissement dans les stocks devrait devenir un facteur neutre plutôt qu’un stimulant à court terme. Bien que les investissements des entreprises dans l’infrastructure soient modérés, on s’attend à ce que les investissements dans les machines et le matériel maintiennent une grande partie de leur forte dynamique récente dans de nombreux pays, y compris le Canada. Il reste à voir quand les entreprises vont suivre avec une augmentation de l’embauche. Les petites et moyennes entreprises, qui représentent la plupart des nouveaux emplois, sont en effet confrontées à des restrictions de crédit qui entravent les nouveaux investissements et l’embauche dans de nombreux pays.

Les économies de marché émergentes d’Asie et d’Amérique latine devraient continuer de connaître une croissance robuste, quoiques légèrement plus lente, à court terme, soutenue par une croissance potentielle rapide de la production, l’absence d’excès financiers, des positions budgétaires relativement saines et une forte demande intérieure finale. Les meilleures perspectives de croissance et les rendements plus élevés qu’ils offrent par rapport aux pays avancés entraîneront d’autres entrées de capitaux considérables. Ces entrées de capitaux s’ajouteront aux pressions exercées par les excédents du compte courant pour l’appréciation du taux de change réel, soit par l’appréciation de la monnaie nominale lorsque les marchés des changes sont flexibles, soit par une inflation plus élevée des prix et des salaires là où elles ne le sont pas. Quoi qu’il en soit, il faut s’attendre à un nouveau resserrement des politiques monétaires et prudentielles, combiné à une consolidation budgétaire (déjà en cours) et à des contrôles des capitaux, car de nombreux pays émergents ont du mal à contenir l’inflation de l’IPC et les bulles des prix des actifs.

On s’attend à ce que les prix en dollars américains de la plupart des produits industriels, notamment les métaux, n’augmentent que modestement à court terme, car la croissance de la demande mondiale de produits de base ralentit quelque peu en réponse au ralentissement de l’accumulation des stocks et à mesure que la capacité de réserve dans la production de produits de base reste importante. En raison des mauvaises récoltes, de la faiblesse des stocks et des restrictions à l’exportation, les prix des céréales ont récemment bondi et devraient être élevés, sinon encore plus, à court terme. Les marchés à terme prévoient actuellement que les prix du pétrole demeurent autour de leurs sommets de 2010 et que les prix du gaz naturel progressent à peine par rapport à leurs niveaux déprimés actuels. L’un des risques à la hausse est qu’une dépréciation marquée du dollar américain et/ou une hausse des attentes d’inflation en conjonction avec le QE2 poussent les prix des produits de base à la hausse.

On s’attend à ce que la politique monétaire des économies avancées reste très accommodante compte tenu de la croissance plutôt léthargique de ces économies, qui devrait maintenir l’inflation à un bas niveau. La Fed s’est engagée à maintenir les taux d’intérêt bas pendant une « période prolongée » et achètera 600 milliards de dollars supplémentaires de bons du Trésor jusqu’en juin (QE2) dans le but de faire baisser les taux d’intérêt à long terme, de prévenir la déflation et de stimuler les prix des actifs. Une dépréciation collatérale du dollar américain stimulerait également l’activité. À moins d’une forte hausse des attentes d’inflation, les taux d’intérêt, à court et à long terme, devraient rester bas au moins jusqu’en 2011, non seulement aux États-Unis, mais dans la plupart des économies avancées.

Perspectives à court terme de croissance de la production (%)

 

2009

2010

2011

2012

Canada

-2.5

3.0 (3.5)*

2.3 (3.0)

2.5

États-Unis

-2.6

2.7 (3.0)

2.3 (3.0)

3.0

Chine

9.1

10.3 (8.7)

9.0 (8.0)

9.0

Monde

-0.6

4.7 (4.2)

3.8 (4.0)

4.0

 *Les chiffres entre parenthèses sont tirés des Bennett Jones Spring 2010 Economic Outlook.

Sources de préoccupation

La reprise mondiale est peut-être raisonnablement ancrée, mais la situation actuelle n’est pas sans susciter des inquiétudes pour l’avenir. Premièrement, dans de nombreux pays avancés, il y a peu de marge de manœuvre financière ou politique pour des mesures de relance budgétaire supplémentaires en cas de surprise négative sur la croissance. Les États-Unis en sont un bon exemple.

Deuxièmement, les compensations naturelles au resserrement budgétaire à venir pourraient s’avérer plus faibles que par le passé. Non seulement il y a peu de place pour que la politique monétaire conventionnelle fournisse des mesures de relance à contre-action, compte tenu des taux directeurs déjà très bas, mais l’efficacité future du QE2 est quelque peu incertaine. En outre, la synchronisation de la consolidation entre les pays rend plus difficile pour chacun d’entre eux de compter sur les exportations pour compenser le ralentissement budgétaire et peut en fait intensifier la résistance à l’appréciation de la monnaie afin de maintenir la compétitivité.

Troisièmement, les déséquilibres mondiaux resteront importants et pourraient bien s’aggraver à court terme, augmentant les tensions politiques et le risque de nouvelles mesures protectionnistes. Trois facteurs sont à l’origine de ce problème : (1) plusieurs devises eme, principalement celle de la Chine, restent sous-évaluées par rapport au dollar américain; 2) les pays dont le compte courant est très excédentaire (en particulier l’Allemagne, le Japon et la Chine) ne génèrent pas une demande intérieure suffisante; et 3) la restructuration est extrêmement lente pour encourager la rotation de la demande (vers les exportations dans les pays déficitaires et vers les services produits localement et les biens importés dans les pays excédentaires).

Quatrièmement, le taux de croissance de la production potentielle a ralenti dans de nombreux pays avancés à la suite de la crise. Cette réduction du potentiel reflète principalement une baisse de l’investissement pendant la crise et une augmentation du chômage de longue durée en cours qui est en partie liée à la restructuration nécessaire des grandes industries. Ce potentiel plus faible limiterait la croissance réelle de la production une fois que la capacité excédentaire sera éliminée en 2013 et aggraverait la situation financière actuelle des gouvernements.

Enfin, les systèmes financiers sont encore quelque peu vulnérables aux chocs baissiers. En Europe, les marchés continuent de se concentrer sur le risque de défaut de paiement de la dette souveraine, les perspectives de croissance défavorables et la vulnérabilité du système bancaire. Aux États-Unis, les banques régionales sont fortement exposées à la faiblesse des marchés immobiliers. Les flux d’argent chauds continuent de créer de l’instabilité sur les marchés financiers dans de nombreux marchés émergents.

Répercussions sur les entreprises canadiennes

Les perspectives de croissance relativement anémiques pour les deux prochaines années en Europe, en Amérique du Nord et au Japon impliquent que les entreprises axées sur la consommation auront du mal à maintenir les prix et les marges. D’autre part, une forte croissance des EME implique une forte demande de produits de base et des marges fermes ou croissantes pour de nombreux producteurs de produits de base. Compte donné que le taux de chômage élevé persistera en Amérique du Nord jusqu’en 2012, la disponibilité générale de la main-d’œuvre devrait être bonne, bien que certaines compétences et professions demeureront en forte demande avec l’augmentation des salaires et traitements. Avec une inflation modérée au cours des deux prochaines années, les banques centrales maintiendront des taux d’intérêt directeurs bas en Amérique du Nord et en Europe. La disponibilité du crédit pour les petites et moyennes entreprises devrait s’améliorer un peu plus en 2011; les sociétés continueront de faire face à des marchés obligataires très réceptifs en 2011. En général, des taux un peu plus élevés devraient être prévus d’ici la fin de 2012. La volatilité élevée d’une semaine à l’autre sur les marchés financiers et des marchés des changes devrait persister au cours des deux prochaines années, ce qui signifie que les entreprises devront poursuivre des stratégies de couverture et de gestion des risques prudentes.

Au cours des dernières années, la croissance de la productivité dans le secteur canadien des entreprises a non seulement ralenti, mais a pris beaucoup de retard par rapport à celle des États-Unis. Parallèlement, le dollar canadien s’est apprécié par rapport au billet vert. Ainsi, dans l’ensemble, les entreprises canadiennes ont perdu de leur compétitivité et doivent maintenant innover et investir. La vigueur du dollar canadien, les faibles taux d’intérêt et les conditions de crédit favorables en 2011-2012 offrent l’occasion d’investir dans les machines, le matériel et la technologie à un coût relativement faible.

Ajustements nécessaires de la politique mondiale

Un certain nombre de politiques doivent être poursuivies pour renforcer la confiance, promouvoir la croissance et réduire la volatilité à moyen terme. Premièrement, les pays qui ont d’importants déficits budgétaires doivent lancer des plans crédibles d’assainissement budgétaire à moyen terme pour stabiliser puis réduire leur ratio dette/PIB.

Deuxièmement, une appréciation marquée du renminbi par rapport au dollar américain en termes réels est un outil clé pour rééquilibrer la demande mondiale. Le moyen le moins coûteux est que la Chine permette une appréciation nominale significative du renminbi par rapport au dollar américain et rende le renminbi convertible. Un moyen plus coûteux et plus long serait d’augmenter l’inflation des prix et des coûts en Chine, ce que la Chine a permis dans une mesure limitée. Le moyen le plus coûteux de tous serait une déflation des prix et des coûts aux États-Unis, à laquelle les décideurs américains résisteront à tout prix.

Troisièmement, les réformes structurelles sont impératives. Les pays émergents doivent réduire les distorsions qui entraînent des taux d’épargne excessifs et décourager l’investissement dans le secteur des biens non échangeables. De nombreux pays émergents d’Asie doivent accroître la part du revenu national revenant à la main-d’œuvre. Les économies avancées doivent mettre en œuvre des réformes structurelles pour accroître la croissance potentielle de la production. Cela est urgent, surtout à la lumière de l’impact négatif persistant du vieillissement de la population. Des réformes du marché du travail, du marché des produits et des réformes fiscales sont nécessaires pour encourager une plus grande participation au marché du travail, réduire le chômage structurel et stimuler la productivité.

Enfin, il est important de progresser davantage dans la réparation et la réforme des systèmes financiers, car la faiblesse des banques et l’incertitude quant à la réglementation à venir entravent l’offre de crédit. Cela comporte trois aspects : (1) la résolution et/ou la restructuration des institutions financières plus faibles par la fermeture, la recapitalisation ou la fusion; (2) clarifier et préciser les réformes réglementaires pour les banques et autres grandes institutions financières et (3) améliorer la surveillance des marchés financiers pour favoriser une transparence, une stabilité et une efficacité accrues.

Répercussions pour les gouvernements canadiens

Il incombe au gouvernement fédéral de continuer à promouvoir des changements dans les systèmes internationaux, financiers et commerciaux, des changements qui amélioreront la stabilité financière mondiale et l’accès des entreprises canadiennes aux marchés mondiaux. Il est essentiel de poursuivre les efforts du FMI, de la BRI et de l’OMC. Au pays, il est essentiel de modifier les politiques structurelles et réglementaires pour faciliter une plus grande concurrence et une plus grande croissance de la productivité. Il est tout aussi important que les gouvernements fédéral et provinciaux commencent à prendre des mesures à l’égard de plans crédibles pour rétablir l’équilibre fiscal à moyen terme.

Les gouvernements canadiens font face à une période de faible croissance des revenus et d’importantes compressions budgétaires dans les années à venir. Les services gouvernementaux généraux au public seront réduits, certains frais et taxes (p. ex. les cotisations d’assurance-emploi) seront augmentés et on peut s’attendre à des conflits de travail considérables dans les secteurs public et parapublic. Les problèmes sont particulièrement aigus à l’échelle provinciale, car ces gouvernements ont du mal à fournir des services de soins de santé à une population vieillissante.

Si les tendances actuelles devaient se poursuivre, les dépenses totales en soins de santé (publiques et privées) devraient passer d’environ 12 % du PIB aujourd’hui à environ 18 % d’ici la fin des années 2020. Si les gouvernements continuent de financer environ 70 % des dépenses de soins de santé, les dépenses publiques en soins de santé passeraient d’environ 81/2 % du PIB aujourd’hui à 121/2 % d’ici 2030 en raison de l’élargissement de la portée et de la qualité des services de soins de santé, du vieillissement de la population et de la hausse des prix relatifs des services de soins de santé. Même si nous, au Canada, réussissons incroyablement à améliorer l’efficience et l’efficacité de la prestation des soins de santé, les dépenses totales en soins de santé augmenteront de 31/4 points de pourcentage du PIB pour atteindre 151/4 %.

En l’absence de tout déchargement des dépenses publiques sur les particuliers ou les employeurs, les dépenses publiques augmenteront de 21/4% du PIB, même si le système de livraison est brillamment géré. Ainsi, les provinces sont confrontées à des choix peu enviables de recueillir des revenus supplémentaires, de réduire davantage les dépenses consacrées à d’autres services ou de se décharger de la responsabilité du financement sur les employeurs et les particuliers. Pour une analyse complète du problème des dépenses de soins de santé, voir « Chronic Health Care Spending Disease: A Macro Diagnosis and Prognosis » par David A. Dodge et Richard Dion, C.D. Howe Institute.

Questions et négociations en matière de commerce international

Dans un communiqué de presse publié le 1er décembre 1, le Secrétariat de l’OMC maintient sa projection de septembre selon laquelle le commerce mondial des marchandises augmentera de 13,5 pour cent en volume en 2010. Le taux de croissance a ralenti au troisième trimestre en raison d’une croissance économique plus faible. Cette augmentation exceptionnellement importante du commerce doit être considérée dans le contexte de la chute de 12,2% du commerce mondial en 2009. Cette très forte croissance ne devrait pas se poursuivre en 2011. En termes de valeur, l’OMC a calculé que le commerce mondial a augmenté de 23 pour cent au cours des neuf premiers mois de 2010. Toutefois, la valeur du commerce mondial reste inférieure au sommet atteint avant la crise financière.

En novembre, lors de la réunion du G20 à Séoul, les dirigeants ont fermement réaffirmé leur engagement à résister à toutes les formes de protectionnisme; ils ont également réitéré l’engagement qu’ils avaient pris au G20 de Toronto de prolonger leur engagement de statu quo jusqu’à la fin de 2013. Malgré cela, il y a des signes inquiétants que les pressions protectionnistes sont de plus en plus alimentées par des déséquilibres mondiaux insoutenables, un taux de chômage élevé persistant et une reprise économique inégale, en particulier dans les pays développés. Le Directeur général de l’OMC, M. Pascal Lamy, a noté dans sa sombre édition annuelle, « Overview of Developments in the Trading Environment », 2 que les nouvelles mesures restrictives introduites entre novembre 2009 et la mi-octobre 2010 couvrent environ 1,2 pour cent des importations mondiales, soit une augmentation par rapport au niveau d’un pour cent enregistré au cours de la période de 12 mois précédente. Plus inquiétant encore, il attire l’attention sur le « danger d’une accumulation régulière dans le temps de mesures qui restreignent ou faussent le commerce et l’investissement ».

Sur une note plus positive, le sommet du G20 à Séoul et la réunion subséquente des dirigeants de l’APEC à Yokohama ont offert un soutien solide pour conclure le Cycle de négociations commerciales de Doha, longtemps au point mort, au cours de l’année 2011, que les dirigeants ont identifié comme « une fenêtre d’opportunité critique, bien que étroite ». Tout accord nécessitera une rencontre d’esprit entre les pays du G5, les États-Unis, l’UE, la Chine, l’Inde et le Brésil. Ces efforts, actuellement en cours à Genève, permettront de déterminer si, à la suite des élections de mi-mandat aux États-Unis, il y aura une plus grande volonté américaine de s’engager dans de sérieux efforts de libéralisation du commerce. L’engagement du G20 de « chercher à obtenir la ratification, le cas échéant, dans nos systèmes respectifs » est pertinent à cet égard et c’est la première fois que le G20 aborde la question de la volonté des dirigeants de relever le défi de la lutte pour la ratification nationale d’un accord de l’OMC.

Au Canada, le gouvernement continue d’aller de l’avant avec un programme actif de négociations commerciales. En novembre, le Canada et l’Inde ont entamé des négociations de libre-échange en vue d’un accord de partenariat économique global. Les négociateurs continuent de faire état des progrès réalisés dans les négociations de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’UE. Les négociateurs canadiens poursuivent également leurs efforts pour se joindre aux négociations du Partenariat transpacifique, bien que les droits d’importation élevés du Canada dans les secteurs des produits laitiers et de la volaille, et la réticence du gouvernement à les négocier, aient jusqu’à présent entravé l’atteinte de cet objectif.


 
Remarques :
  1. Pour un exposé plus détaillé, voir le communiqué de presse de l’OMC du 1er décembre 2010, intitulé « Trade value growth slows in the third quarter of 2010 », qui peut être consulté sur le site Web de l’OMC à l’adresse suivante: http://www.wto.org/english/news_e/news10_e/stts_01dec10_e.htm.
  2. Le rapport complet peut être consulté sur le site Web de l’OMC à l’adresse suivante: http://www.wto.org/english/news_e/news10_e/trdev_24nov10_e.htm.

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