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Un mauvais virage

19 septembre 2017

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La voie menant au premier recours collectif contre la province de la Colombie-Britannique

Écrit par Julia E. Schatz, Venetia E.K. Whiting and Jessica L. Lewis

Le 3 mai 2017, l’honorable juge Masuhara, de la Cour suprême de la Colombie-Britannique, a certifié le premier recours collectif en environnement de la province contre la province de la Colombie-Britannique dans Kirk v Executive Flight Centre Fuel Services, 2017 BCSC 726. La mesure concerne le déversement, le 27 juillet 2013, de 35 000 litres de carburéacteur d’un camion-citerne renversé dans le ruisseau Lemon, situé dans la région de Slocan Valley, en Colombie-Britannique, et dans les voies navigables reliées. Cela a conduit à un ordre d’évacuation et à une interdiction d’eau émise par l’Autorité sanitaire de l’intérieur.

Le camion-citerne faisait partie de l’opération de ravitaillement en carburant dirigée par la province (des Services de carburant du Centre exécutif de vol) pour les hélicoptères de lutte contre les incendies (fournis par Trans West Helicopters Ltd.) pour un incendie de nature sur Perry Ridge dans la vallée de Slocan. Le conducteur du camion (Danny LanSante) a pris un mauvais virage et, dans une tentative de faire demi-tour, le camion est tombé sur un remblai et s’est renversé dans Lemon Creek.

Le groupe de demandeurs allègue que la province de la Colombie-Britannique a causé le déversement avec sa mauvaise gestion opérationnelle, y compris en disséminant davantage la contamination par l’utilisation de bombardiers à eau. La réclamation affirme également que le gouvernement a exacerbé l’effet du déversement en ne répondant pas de manière adéquate, ce qui a entraîné des souffrances prolongées pour les résidents locaux. La demanderesse allègue la négligence, la nuisance et la règle dans l’affaire Rylands c. Fletcher ayant entraîné des dommages matériels, y compris la contamination due à la vapeur et aux boues provenant du carburant dans les cours d’eau, l’élimination des seules sources d’eau potable sur certaines propriétés et la diminution de la valeur marchande de toutes les propriétés de la zone évacuée. Ils affirment en outre que l’interférence avec le plaisir tranquille, affirmant que les maisons restent inhabitables, les fermes inutilisables, les entreprises commerciales fermées et l’exposition constante et continue aux toxines. Il convient de noter qu’un recours collectif distinct a été intenté par le demandeur pour des blessures corporelles découlant du déversement.

Certification et arguments de la province

La certification de la réclamation en tant que recours collectif a été vigoureusement contestée par la province à plusieurs niveaux.

Intérêts différents – La province a soutenu que les actes de procédure ne révélant pas les causes d’action qui sont à la disposition de tous les membres du groupe proposés ou, dans certains cas, la cause d’action n’a aucune chance de succès pour un membre du groupe (p. ex., la réclamation de Rylands c. Fletcher). Elle a déclaré que les membres du groupe proposé ont des intérêts différents en fonction de faits tels que l’emplacement de leurs biens immobiliers, ainsi que du fait qu’ils soient propriétaires, locataires ou simplement utilisateurs de la propriété privée dans la zone touchée au moment des faits.

Améliorations importantes – La province a affirmé qu’un recours collectif comportant un procès sur les questions communes n’améliorerait pas sensiblement la position des membres du groupe proposé dans le règlement de leurs revendications individuelles. Au lieu de cela, il se décomposerait en procès individuels substantiels pour déterminer les nombreuses questions individuelles de chaque personne afin de déterminer s’il y avait une demande valide de dommages-intérêts.

Modification du comportement – La province a affirmé que l’objectif de la modification du comportement dans les recours collectifs n’était pas pertinent en l’espèce, car il n’était pas nécessaire de dénoncer sa conduite. Il ne s’agit pas d’un cas de pollueur historique qui a fait de l’argent en coupant les coins environnementaux ou en prenant des risques, mais plutôt en résultant d’un seul incident.

Dommages-intérêts – Un autre point de discorde clé était l’affirmation de dommages-intérêts. Les défendeurs ont soutenu qu’il était évident et manifeste que l’affaire était vouée à l’échec en raison de l’absence de dommages-intérêts concernant les pertes économiques.

La décision de la Cour

En fin de compte, le tribunal n’a pas été convaincu par les arguments des défendeurs et le juge Masuhara a accordé la certification de l’action. La Cour a noté que bon nombre des moyens de défense avancés étaient liés au bien-fondé de la demande et qu’une requête en accréditation n’était pas l’endroit pour que le fond soit tranché.

Le juge Masuhara a conclu qu’un recours collectif était préférable en l’espèce : il y avait des questions suffisamment communes et un recours collectif permettrait l’accès à la justice et à l’économie judiciaire. La Cour s’est empressée de noter qu'« au cœur de cette action se trouve [un déversement], un seul événement qui aurait touché une partie importante d’une collectivité ». La Cour a souligné que les défendeurs ont plus de ressources que le membre individuel typique du groupe et qu’il ne serait pas juste ou efficace pour les individus d’être tenus d’intenter des actions distinctes pour obtenir réparation des défendeurs, avec des résultats potentiellement contradictoires. Parlant de l’objectif de modification du comportement, la Cour a noté que cet objectif était avancé en utilisant la common law pour encourager la responsabilité environnementale. Enfin, la Cour a statué que différents types de dommages subis par les membres du groupe ne sont pas fatals à la certification (car le raffinage ou la création de sous-catégories après la certification peut être envisagé).

Nous continuerons de surveiller l’état de cette réclamation avec intérêt.

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