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Si vous n’êtes pas une banque, arrêtez d’utiliser des « mots bancaires » pour décrire votre entreprise, dit l’organisme de réglementation bancaire du Canada

07 juillet 2017

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Écrit par Simon Grant and Joseph S.L. Viscomi

Les entreprises qui fournissent des services financiers au Canada, y compris les sociétés de technologie financière et les coopératives de crédit, devraient être au courant d’une disposition de la Loi sur les banques fédérale qui limite leur capacité d’utiliser des mots comme « banque », « banquier » ou « bancaire » en leur nom ou dans des publicités.

L’organisme de réglementation bancaire du Canada, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), a observé une utilisation de plus en plus abusive de ces mots par les fournisseurs de services financiers non bancaires. Dans un advisory OSFI publié la semaine dernière, le BSIF expose son point de vue sur le moment où l’utilisation des mots « banque », « banquier » ou « bancaire » dans la description des relations d’entreprise ou la commercialisation des services financiers ne contrevient pas à la Loi sur les banques. L’avis entre en vigueur immédiatement et exige que les entités non bancaires éliminent complètement l’utilisation abusive de ces « mots bancaires » sur leur signalisation, leurs pages Web, leurs publicités radiophoniques et leur impression par étapes au cours des deux prochaines années.

Interdiction de la Loi sur les banques

La restriction à l’encontre des entités non bancaires utilisant des mots bancaires existait avant l’avis. L’article 983 de la Loi sur les banques interdit à une entité non bancaire d’adopter un nom qui comprend les mots « banque », « banquier » ou « bancaire » pour indiquer ou décrire une entreprise au Canada ou toute partie d’une entreprise au Canada. À cette fin, une entité non bancaire comprendrait des sociétés, des sociétés de fiducie et de prêt sous réglementation fédérale et provinciale ainsi que d’autres institutions fédérales et provinciales. L’article 983 comprend une exception limitée à l’interdiction pour les entreprises qui ne se livrent pas à des activités financières comme une « banque alimentaire ».  En vertu de la Loi sur les banques, une personne reconnue coupable d’avoir utilisé des mots de banque en contravention de l’article 983 pourrait être passible d’amendes ou même d’une peine d’emprisonnement, et une entité pourrait être passible d’amendes allant jusqu’à 5 000 000 $.

Effet du nouvel avis

L’avis précise le sens de l’expression « indiquer ou décrire » une entreprise et indique que le BSIF peut maintenant interpréter cette expression de façon plus large qu’elle ne l’a fait auparavant comme incluant toute utilisation de ces mots bancaires « qui pourrait raisonnablement suggérer au public la nature des activités de l’entité (ou de toute partie de ses activités) ».  Des exemples sont fournis dans l’avis de combinaisons de mots qui peuvent contrevenir à l’article 983, y compris « Co-Operative Banking », « Own your own bank », « Mobile Banking » et « For all your banking needs ». La restriction s’applique à l’utilisation de « mots bancaires » dans les pages Web, les applications, la signalisation, la presse écrite, la radio ou tout autre média.

Le préavis donne également au BSIF l’interprétation de l’expression « une entreprise », qui a été interprétée comme signifiant « l’exercice d’une occupation sérieuse », indiquant que les entités sans but lucratif seraient assujetties aux restrictions énoncées à l’article 983.

Calendrier de mise en œuvre

Bien que l’avis entre en vigueur immédiatement, le BSIF indique que les fournisseurs de services financiers non bancaires qui ont contrevenu à l’article 983 (peut-être sans le savoir) peuvent avoir besoin de temps pour se conformer aux restrictions et que certains rajustements peuvent nécessiter une période de transition plus longue. Par conséquent, le BSIF a publié un calendrier de mise en œuvre fondé sur le support des renseignements contrevenants. Les documents contenus sur les sites Web ou d’autres médias électroniques doivent être conformes au plus tard le 31 décembre 2017. Les renseignements contenus dans les documents imprimés doivent être conformes au plus tard le 30 juin 2018, et les renseignements sur la signalisation physique doivent être conformes au plus tard le 30 juin 2019.

Histoire

Le BSIF a déjà examiné l’application de l’article 983. Dans sa décision 2004-08 rendue, le BSIF a conclu qu’une entité sans but lucratif exerçant des activités bancaires d’affaires ne serait pas autorisée à adopter un nom de société qui comprendrait le mot « banque ». Plus récemment, en 2015, le BSIF a publié un avis d’avertissement informant le public qu’une entité exerçant ses activités sous le nom de OneBank/Edgewood Bank of Canada n’était pas une banque, malgré son nom.

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