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Demandes de remboursement des droits de douane pour les prix de transfert - Faisons-le bien

11 mars 2015

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L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a informé la communauté canadienne des importateurs que les importateurs pourraient avoir le droit d’obtenir des remboursements de droits de douane dans le cadre de rajustements à la baisse des prix de transfert ayant pour effet de corriger ou de réduire les prix facturés qui ont servi de base à l’évaluation en douane des marchandises importées. Le 19 janvier 2015 (il se trouve qu’il s’agit d’un cadeau d’anniversaire pour cet auteur/avocat spécialisé en droit commercial international plus à ce sujet ci-dessous), l’ASFC a publié sa nouvelle politique (Traitement des rajustements de prix à la baisse dans le calcul de la valeur en douane 15-001). Voir Canadian Customs Authority Shifts Gears on Import Duty Refunds for a discussion of the policy and its impact for customs and tax purposes.

On pourrait s’attendre à ce que suffisamment de temps pour permettre la diffusion de ces nouvelles positives parmi les gestionnaires des douanes et de l’observation fiscale responsables des prix de transfert se soient écoulés, ce qui signifie que les importateurs canadiens opportunistes examinent maintenant les pratiques en matière de prix de transfert au cours des dernières années afin de déterminer s’il y a ou non des demandes de remboursement.

L’application est-elle une évidence?

À première vue, la décision de procéder à une demande de remboursement semble être une « évidence ». Le gouvernement canadien exige depuis des années que les importateurs corrigent les valeurs déclarées pour les droits sous-payés et paient des droits et des intérêts supplémentaires résultant des rajustements à la hausse des prix de transfert - c’est une voie à sens unique! Il y a des droits payés en trop sur la table, et le processus d’obtention du remboursement de ces sommes est décrit par les fournisseurs de services comme simple et direct, préparer et déposer un formulaire de demande B2 auprès du bureau approprié de l’ASFC et attendre que les dollars soient déposés.

Ayant plaidé avec succès l’affaire principale sur la question devant le président de l’ASFC avant la publication de la nouvelle politique de l’ASFC (expliquant la référence à mon cadeau d’anniversaire) et ayant été un défenseur des droits légaux des importateurs pendant plus de 30 ans, je suis la dernière personne à décourager les importateurs de chercher à obtenir ce qui sont légitimement leurs droits. Au contraire, les importateurs devraient agir le plus rapidement possible pour assurer le remboursement maximal des droits de douane compte tenu du délai de prescription de quatre ans. Mais le processus est-il aussi simple et direct que beaucoup le suggèrent, ou y a-t-il plus à cela qui doit être pris en compte?

Conditions à remplir

L’octroi des demandes de remboursement est subordonné à la condition que l’importateur soit en mesure de prouver des faits clés, notamment :

  1. l’existence d’un accord écrit prévoyant que les parties à la vente pour exportation au Canada avaient convenu de la formule ou de la méthode d’établissement des prix et de sa correction avant l’importation,
  2. la valeur transactionnelle est la méthode d’évaluation correcte, qui exige, à tout le moins, la preuve que le prix payé ou à payer n’est pas influencé par la relation,
  3. les prix déclarés étaient conformes à la formule ou aux montants de tarification convenus;
  4. les prix corrigés, convenus d’être payables, ont été payés, c’est-à-dire le total des paiements/ crédits/ débits nets au prix corrigé et convenu, et
  5. dans le cas des importateurs qui effectuent également des paiements au vendeur ou à d’autres membres du groupe multinational pour des services et/ou des droits de licence, la preuve que ces montants payés n’ont pas été influencés par la relation et ont été payés pour les services réels requis et rendus, et/ou les droits de propriété intellectuelle réels obtenus.

Pas si simple et direct.

D’autre part, chaque importateur canadien responsable devrait être en mesure de fournir ce type d’éléments de preuve en vue de la vérification commerciale par l’ASFC. S’il n’est pas ainsi positionné, l’importateur est, en un mot, « non conforme ».

Possibilités et secret professionnel de l’avocat

L’occasion offerte par la nouvelle politique de l’ASFC est donc double : elle offre des possibilités de remboursement et souligne les exigences de l’observation des douanes requises dans l’éventualité où l’importateur est vérifié. La nouvelle politique rappelle également aux importateurs leurs obligations en matière d’observation de modifier les déclarations pour tenir compte des rajustements à la hausse des prix de transfert lorsque les droits ont été sous-payés, et de leurs obligations de le faire pour tenir compte des rajustements des prix de transfert à la hausse et à la baisse qui sont neutres sur le plan des droits.

Lorsqu’ils décident d’aller de l’avant avec les demandes de remboursement des droits de transfert, les importateurs doivent examiner attentivement leur droit en vertu de la loi, leur capacité de s’acquitter du fardeau de la preuve et leurs antécédents en matière de conformité. Compte tenu des renseignements et des données sensibles et commercialement confidentiels qui font partie du texte explicatif, les importateurs sont priés de délibérer avec leur conseiller juridique des douanes canadiennes sous la protection du secret professionnel de l’avocat.

Lorsque les parties ne sont pas liées

Enfin, les principes de remboursement des droits de transfert s’appliquent également aux opérations d’importation entre des parties non liées en vertu desquelles les ventes à l’exportation sont assujetties à une formule de prix convenue par écrit par les parties avant l’importation. Des éléments de preuve similaires, autres que ceux qui démontrent un manque d’influence de la relation sur les prix, doivent être présentés à l’appui des demandes de remboursement présentées dans ces circonstances.

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