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L’état des dommages-intérêts parapluie dans les litiges antitrust canadiens

30 mai 2016

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Les juges de l’Ontario et de la Colombie-Britannique ont pris des décisions différentes sur la question de savoir si les membres des cartels peuvent être responsables de la tarification parapluie. Ces deux cas de première impression peuvent être dirigés vers la Cour suprême du Canada.

Les réclamations parapluie ne sont pas inhabituelles dans les litiges antitrust américains, bien que tous les tribunaux américains n’aient pas autorisé de telles réclamations à aller de l’avant. L’année dernière, la Cour de justice de l’Union européenne a confirmé que les allégations de prix parapluie sont autorisées dans les affaires de cartel européen.

Qu’est-ce que la tarification parapluie?

La tarification parapluie est l’endroit où les étrangers aux cartels augmentent leurs prix pour les produits de substitution en raison de la réduction des quantités et de l’augmentation des prix par les membres des cartels. Les prix plus élevés pratiqués par les membres de l’entente créent un effet parapluie et permettent aux non-membres de l’entente d’augmenter leurs prix à un prix inférieur ou inférieur au prix de l’entente sans perdre de ventes. Par exemple, dans l’affaire de l’UE, le demandeur a acheté des ascenseurs et des escaliers mécaniques à la fois des membres du cartel et des non-membres du cartel. Elle a allégué que ses dommages-intérêts comprenaient des montants versés aux membres qui n’avaient pas fait partie de l’entente et qui avaient augmenté leurs prix plus élevés qu’ils ne le feraient autrement en raison du marché non concurrentiel.

De Quoi S’Agit-Il?

Dans l’affaire Shah v LG Chem, Ltd., les demanderesses ont intenté une action au nom des acheteurs directs et indirects de piles rechargeables au lithium-ion. Les défendeurs sont des concepteurs et des fabricants des cellules. Les cellules sont incorporées dans des produits de consommation électroniques tels que des ordinateurs et des tablettes. La catégorie proposée par les demanderesses comprenait les acheteurs qui achetaient des cellules et des produits contenant des cellules fabriquées par des fabricants qui n’étaient pas des cartels. Dans le cadre de la requête en autorisation, le juge Perell de la Cour supérieure de l’Ontario a conclu que ces acheteurs parapluie n’ont aucune cause d’action et a refusé d’accréditer un groupe comprenant des acheteurs parapluie :

Dans Godfrey v Sony Corporation, les demandeurs alléguaient que les défendeurs avaient participé à un cartel mondial visant à augmenter ou à maintenir le prix des lecteurs de disques optiques et des produits contenant des ODD. Comme dans l’affaire Shah, la définition de la catégorie proposée incluait les acheteurs parapluie: acheteurs d’ODD et de produits ODD non fabriqués ou fournis par les membres de l’entente. Le juge Masuhara de la Cour suprême de la Colombie-Britannique, profitant de l’arrêt Shah, a expressément rejeté le raisonnement du juge Perell.

Premièrement, le juge Masuhara a convenu que les réclamations des acheteurs parapluie étaient incompatibles avec le droit de la restitution, mais, à son avis, le droit de la restitution does ne détermine pas la portée des réclamations en vertu de la Loi sur la concurrence. Deuxièmement, il a estimé que les achats effectués auprès de membres de cartels dépasseraient les achats parapluie, ce qui entraînerait une double responsabilité importante pour les défendeurs, mais pas un montant indéterminé. Troisièmement, les prix des non-membres de l’entente ne sont pas indépendants parce qu’ils sont une réaction à la distorsion des prix du marché de l’entente. Enfin, le juge Masuhara a conclu que les réclamations des acheteurs parapluie ont fait progresser les objectifs de la Loi sur la concurrence, y compris l’indemnisation, la dissuasion et la modification du comportement.

Quel est l’impact de ces cas?

Les deux affaires peuvent faire l’objet d’un examen : les défendeurs dans l’affaire Shah ont demandé l’autorisation d’interjeter appel devant la Cour divisionnaire de l’Ontario, et le délai pour interjeter appel dans l’affaire Godfrey devant la Cour d’appel de la Colombie-Britannique est imminent. Il est important de se rappeler que les deux affaires ont été tranchées sur une base préliminaire et non après un procès complet ou avec l’avantage d’un dossier de preuve complet. Étant donné le peu de recours collectifs qui font l’objet d’un procès, ces décisions sont importantes parce qu’elles créent un débat important dans les litiges antitrust canadiens. Compte tenu de la divergence actuelle dans la jurisprudence, il semble que ces affaires pourraient être destinées à la Cour suprême du Canada.

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