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La Cour suprême clarifiera la responsabilité des sociétés canadiennes à l’égard des actes de leurs sociétés étrangères affiliées

11 décembre 2014

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Écrit par Alison J. Gray, Justin R. Lambert and David J. Wahl

La Cour suprême du Canada a entendu aujourd’hui des arguments dans une affaire qui clarifiera si un jugement obtenu dans un pays étranger contre une personne morale étrangère peut être exécuté au Canada contre une société affiliée canadienne de cette entité étrangère, même lorsque la société affiliée canadienne n’était pas partie à la procédure étrangère.

Dans Juillet 2013, nous avons écrit au sujet de Choc v Hudbay Minerals Inc., 2013 ONSC 1414, une décision qui semblait signaler une volonté accrue des tribunaux de l’Ontario d’assumer la compétence dans le cas d’actes répréhensibles présumés commis par une filiale étrangère d’une société canadienne dans un pays étranger pays.

Plus récemment, dans January 2014, nous avons écrit au sujet de Yaiguaje v Chevron Corp., 2013 ONCA 758, qui semblait renforcer la volonté des tribunaux de l’Ontario d’assumer leur compétence sur des questions qui ne sont pas clairement liées à l’Ontario. Aujourd’hui, la CSC a entendu l’appel de Chevron Corporation à l’égard de cette décision.

Dans l’affaire Chevron, les demandeurs étaient 47 résidents autochtones équatoriens représentant 30 000 autres personnes qui affirment avoir été lésées par la pollution de l’environnement de 1972 à 1990 causée par Chevron Corporation et ses prédécesseurs.

Les demandeurs ont poursuivi Chevron Corporation en Équateur. Le 14 février 2011, le tribunal de première instance équatorien a déclaré Chevron Corporation responsable d’environ 18 milliards de dollars de dommages et intérêts (le jugement équatorien). Cette décision a par la suite été confirmée par la cour d’appel intermédiaire équatorienne et la Cour de cassation équatorienne avec quelques modifications des dommages-intérêts accordés.

Les demandeurs ont intenté une poursuite en Ontario au titre du jugement équatorien dans le but de l’exécuter en Ontario contre Chevron Corporation et sa filiale canadienne, Chevron Canada Limited. Le juge des requêtes a suspendu l’action, mais la Cour d’appel de l’Ontario a infirmé cette décision et a permis aux demandeurs de procéder à l’exécution du jugement équatorien en Ontario, contre la filiale canadienne, même si la filiale canadienne n’était pas partie à la procédure ou au jugement équatorien.

L’affaire a été suivie de près en raison de ses faits fascinants, de l’importante responsabilité potentielle de Chevron et des allégations selon lesquelles le jugement équatorien aurait été obtenu frauduleusement (allégations qui ont été formulées dans le cadre d’un litige connexe à New York). Toutefois, les répercussions potentiellement importantes sur les sociétés canadiennes qui exercent des activités à l’étranger par l’entremise de sociétés étrangères affiliées seront les plus intéressantes pour les sociétés canadiennes. Les décisions de la Cour suprême du Canada sur l’exécution d’un jugement étranger contre une société affiliée canadienne peuvent exiger que les sociétés canadiennes modifient leurs structures de sociétés étrangères.

Nous fournirons une autre mise à jour lorsque la Cour suprême du Canada rendra sa décision.

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