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Tour d’horizon des sanctions : Nicaragua, Venezuela, Ukraine et Yémen; Ajout de groupes suprémacistes blancs à la liste antiterroriste

31 juillet 2019

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Écrit par Jessica Horwitz and Sabrina A. Bandali

Le mois dernier, le gouvernement du Canada a apporté un certain nombre de changements à ses régimes de sanctions économiques et de lutte contre le terrorisme. Ce blogue résume les récents amendements qui illustrent :

Règlement sur les mesures économiques spéciales visant le Nicaragua

Le 21 juin, le Canada a introduit une nouvelle série de sanctions économiques contre le Nicaragua en vertu de la Loi sur les mesures économiques spéciales. Les règlements ciblent neuf personnes dans le gouvernement du président Daniel Ortega et ont été publiés de concert avec les mesures américaines contre certaines de ces personnes.

Les sanctions sont liées à une récente répression parrainée par l’État contre les manifestants antigouvernementaux et à des violations des droits humains connexes, notamment des allégations de détentions injustes, de torture, d’exécutions extrajudiciaires et d’autres mauvais traitements. Quelque 62 000 Nicaraguayens ont été contraints de fuir le pays en tant que réfugiés lors des récents troubles. Cette migration forcée contribue à la crise frontalière actuelle entre le Mexique et les États-Unis alors que les réfugiés tentent de se frayer un chemin vers le nord.

Le nouveau règlement, sous réserve de certaines exceptions courantes, interdit à tout citoyen ou entité canadien, ou à toute personne ou entité au Canada, de faire le commerce de tout bien détenu, détenu ou contrôlé par une personne inscrite ou toute personne agissant au nom d’une personne inscrite. Le Règlement interdit également de faciliter une telle transaction, de fournir des services financiers ou connexes à une personne inscrite ou à toute personne agissant au nom d’une personne inscrite, de mettre des biens à la disposition d’une personne inscrite ou de faire sciemment quoi que ce soit qui cause, facilite ou aide à toute activité interdite. Il y a une autre obligation de signaler à la GRC ou au SCRS tout bien en sa possession ou sous son contrôle qui est ou peut être détenu, détenu ou contrôlé par ou au nom d’une personne inscrite, ou tout renseignement sur une transaction ou une transaction proposée mettant en cause ces biens.

Renvoi d’une personne du Venezuela Sanctions

Le Canada a modifié l’annexe du Règlement sur les mesures économiques spéciales visant le Venezuela afin de retirer Manuel Ricardo Cristopher Figuera de la liste des personnes visées par les sanctions canadiennes contre le Venezuela. M. Figuera, qui était auparavant directeur du Service national de renseignement du Venezuela, a récemment fait défection du régime du président Nicolas Maduro pour soutenir les forces d’opposition de Juan Guaidó lors d’une tentative de soulèvement contre Maduro au printemps 2019.

Le Canada a déclaré reason pour le renvoi était de: « démontrer que les sanctions du Canada ne sont pas censées être permanentes; envoyer un message clair aux membres du régime Maduro que le Canada est prêt à revoir la liste des responsables vénézuéliens sanctionnés tant qu’ils appuient le retour à la démocratie au Venezuela; et faire preuve de solidarité avec les actions des États-Unis.

Correction de fautes de frappe en Ukraine Sanctions

Le Canada a corrigé une erreur typographique dans l’inscription d’une personne figurant à l’annexe du Règlement sur les mesures économiques spéciales visant l’Ukraine : Le prénom d’Aleksey Vladimirovich Shatokhin a été corrigé, qui était auparavant inscrit comme suit : « Andrey (Andrei, Andrii) ». Shatokhin est un responsable russe en charge du point de contrôle de Kertch dans la mer d’Azov qui a été impliqué dans l’incident du « détroit de Kertch » de 2018 (dont nous avons discuté dans un Les sites Web d’Affaires mondiales ou de Justice Canada ou la Gazette du Canada) et veillent à ce que les versions les plus à jour des listes soient utilisées.

Si votre entreprise utilise un service d’agrégateur tiers pour son filtrage des sanctions, il est important de connaître les paramètres du système, par exemple si le service est dynamique plutôt que statique et s’il utilise une logique de recherche « floue » pour renvoyer des résultats dont l’orthographe diffère légèrement de celle de votre requête d’origine, et pour comprendre la fréquence et la manière des mises à jour des données source. Par exemple, vous devez comprendre si le service s’appuie sur des sources gouvernementales en ligne qui se mettent à jour automatiquement ou si l’ensemble de données doit être mis à jour manuellement par le personnel lorsque des modifications sont apportées. Dans ce dernier cas, il peut y avoir un plus grand risque que l’information devienne désuète.

Deux groupes néonazis présents au Canada ajoutés à la Liste des entités terroristes

Le Canada a mis à jour le Code criminel liste d’entités terroristes pour ajouter, entre autres entités, deux groupes extrémistes suprémacistes blancs présents au Canada : « Blood & Honour » et « Combat 18 ». Une copie de la liste mise à jour est également disponible sur le site web Public Safety.

La Liste des entités est un règlement pris en vertu de la partie II.1 du Code criminel, qui a été introduit par des modifications promulguées dans la Loi antiterroriste en 2001. La partie II.1 entgu en infraction au Canada le fait de fournir un soutien à des groupes terroristes identifiés constitue une infraction. Cela comprend la collecte ou la mise à disposition sciemment de « biens ou de services financiers ou autres services connexes » destinés à être utilisés, directement ou indirectement, en tout ou en partie, dans le cadre d’une activité terroriste ou au profit d’un groupe terroriste. Comme c’est le cas pour toutes les infractions criminelles en vertu de la loi canadienne qui exigent un élément moral ou fondé sur les connaissances, s’il existe des circonstances telles que la personne qui a accompli l’acte aurait dû savoir, ou omis de faire une enquête adéquate pour confirmer, que l’action était interdite, les connaissances requises seront imputées.

Bien qu’il ne s’agisse pas de sanctions techniquement économiques, l’inscription d’une personne sur la liste des entités a un effet similaire à celui d’une sanction standard en ce sens qu’elle interdit la plupart des transactions avec la personne. L’ajout de ces deux groupes à la liste des actes de terrorisme nous rappelle que les personnes nationales ainsi que les personnes et entités étrangères peuvent être assujetties à des restrictions sur les transactions commerciales en vertu de la loi canadienne. Il est important que les entreprises tiennent compte de toutes les restrictions applicables lorsqu’elles exercent une diligence raisonnable de routine sur les transactions commerciales nationales, et pas seulement celles imposées par la Loi sur les mesures économiques spéciales.

Amendements au Règlement sur le Yémen pris en application de la Loi sur les Nations Unies

Le Canada amended son règlement d’application de la résolution des Nations Unies sur le Yémen le 25 juin. Les modifications comprenaient des modifications à la fois stylistiques et de fond. Les changements de fond ont été ajoutés pour mettre en œuvre le Conseil de sécurité des Nations Unies Resolution 2216 (2015), qui a été publié en relation avec une nouvelle escalade militaire par le groupe d’insurrection houthiste. Les amendements imposent un embargo interdisant de fournir des armes, de l’assistance militaire ou du personnel mercenaire à des personnes et entités désignées au Yémen, ou de les faciliter. La résolution a également ajouté deux dirigeants houthis, Abulmalik al-Houthi et Ahmed Ali Abdullah Saleh, à la liste des personnes désignées.

Il est à noter que les règlements du Yémen, comme la plupart des règlements pris en vertu de la Loi sur les Nations Unies du Canada, ne reproduisent pas une liste de personnes désignées dans le corps du règlement, comme le font ceux pris en vertu de la Loi sur les mesures économiques spéciales. Au contraire, les règlements de la Loi sur les Nations Unies incorporent par renvoi les résolutions applicables du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui à leur tour contiennent les noms des personnes et des entités. Pour cette raison, il est important de se rappeler qu’une recherche par mot-clé de la réglementation canadienne à elle seule n’est jamais suffisante aux fins de la sélection restreinte des parties. Un examen exhaustif des listes canadiennes des parties restreintes doit porter sur la Liste récapitulative du Conseil de sécurité des Nations Unies en plus des instruments juridiques canadiens.

Si vous avez des questions sur les obligations de conformité en vertu des sanctions économiques et des lois antiterroristes canadiennes, ou si vous souhaitez obtenir des renseignements sur les permis pour des activités autrement interdites, veuillez communiquer avec Jessica Horwitz, Sabrina Bandali, ou tout autre membre du groupe de commerce international Bennett Jones.

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