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La CSC examinera l’utilisation d’écoutes bancaires criminelles dans le cadre de recours collectifs

14 juin 2013

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En juin 2012, la Cour suprême du Canada a annoncé qu’elle entendrait des appels dans deux affaires du Québec (Imperial Oil c Simon Jacques et Couche-Tard Inc c Simon Jacques) qui peut déterminer si et dans quelle mesure les éléments de preuve obtenus par écoute électronique qui ont été obtenus dans le cadre d’une enquête criminelle ou d’une enquête réglementaire peuvent être produits dans le cadre d’une instance civile. Ces décisions seront importantes pour les sociétés et les particuliers qui pourraient faire l’objet d’enquêtes réglementaires et d’avocats spécialisés dans les recours collectifs.

Les deux affaires portent sur une enquête du Bureau de la concurrence sur la fixation des prix de l’essence au Québec. Au cours de la présente enquête, le Bureau de la concurrence a enregistré des milliers de conversations privées. Par conséquent, la Couronne fédérale a porté des accusations contre plusieurs dizaines de personnes et d’entreprises pour avoir artificiellement augmenté les prix de l’essence. La plupart des accusés ont réglé ou plaidé coupable. Cependant, l’affaire criminelle est en cours pour huit des entreprises et six des individus.

Dans l’intervalle, un recours collectif a été intenté alléguant la fixation des prix contre certains des défendeurs dans l’affaire criminelle et d’autres parties. Les avocats des demandeurs ont demandé la production de la preuve d’écoute électronique de la procédure criminelle pour l’utiliser dans le cadre du recours collectif. Le juge du procès a ordonné au ministère public de produire cette preuve.

La décision de la Cour suprême sera importante pour les raisons suivantes :

  1. Application à d’autres domaines du droit " Bien que les décisions portées en appel portent sur le droit de la concurrence, l’application de la décision pourrait être beaucoup plus large. En fin de compte, la décision peut avoir des ramifications pour toute question criminelle ou réglementaire qui entraîne également des poursuites civiles. Cela serait particulièrement important pour les cas de fraude, de droit de l’environnement et de réglementation des valeurs mobilières. Dans chacun de ces domaines du droit, la Cour suprême pourrait éventuellement remettre aux demandeurs un outil très utile.
  2. Portée de la décision « Si la Cour suprême décide que les écoutes électronique doivent être remises au demandeur, cela peut ouvrir la porte à la disponibilité d’autres renseignements obtenus dans le cadre des enquêtes menées par les organismes gouvernementaux et de réglementation. Lorsque (ou si) la Cour suprême trace cette ligne sera d’intérêt pour les parties faisant l’objet de ces enquêtes, et aura probablement une incidence sur leur niveau de participation volontaire.
  3. Droits garantis par la Charte « De l’autre côté de la médaille, la décision pourrait avoir une incidence sur les droits garantis par la Charte aux personnes et aux entreprises touchées. Bien que la loi entourant la capacité du gouvernement d’utiliser l’écoute électronique ait été examinée, il est moins clair si les tiers devraient également avoir accès à ces renseignements.

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