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Stratégies de prix des détaillants : Retour à l’école en vertu de la Loi sur la concurrence

29 septembre 2015

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Combien avez-vous vraiment économisé dans les ventes de la rentrée scolaire? Les consommateurs peuvent-ils faire confiance aux affirmations d’un détaillant au sujet de ses prix « réguliers » et de ses prix de « vente »? L’agent canadien d’application de la loi sur la concurrence manifeste un regain d’intérêt pour les stratégies de prix de vente ordinaires des détaillants.

Les promotions des ventes au détail au Canada doivent être conformes aux articles de la Loi sur la concurrence relatives aux pratiques commerciales trompeuses, y compris les dispositions relatives au « prix de vente ordinaire ». Elles s’appliquent que les promotions aient lieu en magasin ou en ligne, et que le détaillant soit basé au Canada, aux États-Unis ou dans l’UE, ou ailleurs.

Le Bureau de la concurrence du Canada, dirigé par le commissaire de la concurrence, ne s’est pas concentré publiquement sur le BSF depuis plusieurs années. Mais cette année, le commissaire a réglé un cas de FSF pour 3,5 millions de dollars et, dans une autre enquête du BSF, a obtenu des ordonnances judiciaires exigeant la production de documents approfondis et ordonnant des réponses aux questions.

Les dispositions de l’OSP sont parfois négligées par les détaillants. Ils sont conçus pour s’assurer que les détaillants n’induisent pas les consommateurs en erreur en faisant référence à des prix réguliers gonflés dans la promotion de leurs produits auprès des consommateurs. Au Canada, les détaillants qui comparent leurs propres prix réguliers et de vente doivent soit vendre un volume substantiel au prix régulier ou plus dans un délai raisonnable avant ou après une promotion, soit offrir un produit à la vente au prix régulier ou plus pendant une période de temps substantielle avant ou immédiatement après la promotion et fixer le prix de bonne foi. Si ce n’est pas le cas, le Bureau pourrait avoir des préoccupations au sujet des représentations du BSF aux consommateurs. Une règle semblable s’applique si un détaillant compare ses prix de vente à ceux de fournisseurs généralement sur un marché.

Dans la première affaire de 2015, Michaels of Canada, Inc. a fait la promotion de ses services d’encadrement en comparant les prix de vente à ses prix « réguliers ». Il a également utilisé des promotions et des coupons Buy-One-Get-One (BOGO), ce qui a probablement affecté à la fois le volume de cadrage vendu et la fréquence de son offre, au prix régulier. D’après l’entente de règlement déposée, il semble que Michaels n’avait pas de processus officiel pour évaluer si ses prix de cadrage « ordinaires » étaient comparables à ceux d’autres concurrents au Canada, et que ses prix étaient fondés sur les renseignements sur les prix aux États-Unis.

Le règlement, qui faisait référence à la « coopération pleine et opportune » de Michaels, a non seulement coûté à l’entreprise une sanction administrative pécuniaire (SAP) de 3,5 millions de dollars et 65 000 $ en coûts d’enquête du Bureau, mais il exigeait également que toute la haute direction de Michaels joue un « rôle actif et visible » dans « l’établissement et le maintien » d’un programme de conformité pour s’assurer que l’entreprise se conforme à toutes les dispositions de la Loi sur la concurrence relatives aux pratiques commerciales trompeuses; y compris OSP.

Dans le cadre de la deuxième enquête, le commissaire a obtenu des ordonnances de la Cour fédérale exigeant que deux grands détaillants canadiens fournissent des documents et répondent à des questions détaillées sur leur promotion et leur vente d’ensembles de matelas. L’obtention de tels ordres est maintenant typique dans les enquêtes du Bureau, mais cela fait de nombreuses années que le commissaire n’en a pas obtenu un dans le cas d’une enquête du BSF. La conformité est souvent coûteuse et prend du temps pour l’entreprise touchée et est généralement requise dans les 60 à 90 jours.

Le Bureau a amélioré ses conseils techniques et de défense des intérêts du public sur le BSF dans les années qui ont suivi le succès d’une poursuite d’application de la loi contre Sears Canada en 2005. Une grande AMP et des ordonnances d’enquête contre deux grands détaillants cette année pourraient signaler une nouvelle poussée du commissaire, renvoyant les détaillants et leurs avocats à l’école sur OSP en vertu de la Loi sur la concurrence.

Andrew D. Little vient de rejoindre Bennett Jones LLP après deux ans d’affectation au ministère de la Justice du Canada, en tant qu’avocat général au Bureau de la concurrence de 2013 à 2015.

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