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Annulation : un autre recours pour faire face aux conséquences fiscales imprévues

06 janvier 2015

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Bien que la réparation en equity soit souvent demandée comme moyen de faire face aux conséquences fiscales imprévues, l’annulation est également une réparation disponible dans les cas appropriés. La décision de la Cour suprême de la Colombie-Britannique dans l’affaire Re 0741508 BC Ltd et 0768723 BC Ltd, 2014 BCSC 1791, est un exemple d’un cas dans lequel l’annulation a été utilisée pour éviter des conséquences fiscales imprévues.

Les faits

En l’espèce, la Cour s’est penchée sur la question de savoir si l’annulation pouvait être accordée à l’égard de deux opérations immobilières dans lesquelles les sociétés demanderesses avaient transféré plusieurs parcelles de terrain à une société de personnes.

En entreprenant la transaction, les parties avaient l’intention qu’il y ait une TPS/TVH nette payable sur les transferts de terres en raison du crédit de taxe sur les intrants. Malheureusement, la société de personnes n’était pas inscrite aux fins de la TPS/TVH en vertu de la Loi sur la taxe d’accise et, par conséquent, n’était pas admissible au crédit de taxe sur les intrants. Par conséquent, l’ARC a établi une nouvelle cotisation d’environ 6 millions de dollars pour les demandeurs en TPS/TVH et en pénalités. Les demandeurs ont demandé l’annulation des transferts, ce qui remettrait le terrain entre les mains des sociétés vendeurs et éliminerait l’obligation au titre de la TPS/TVH. L’ARC s’est opposée à la demande, faisant valoir que l’annulation ne devrait pas être possible en l’espèce parce que l’erreur en question n’était pas liée à l’objet de l’opération, mais seulement à ses conséquences.

Décision

L’annulation sera accordée lorsqu’une erreur a pour effet juridique de la transaction elle-même et pas seulement sur ses conséquences, et qu’il ne doit pas y avoir de recours juridique adéquat disponible. Ainsi, lorsque la common law de l’erreur n’est pas disponible pour rendre une opération nulle dès le départ, la réparation en equity de l’annulation peut s’appliquer subsidiairement. L’équité s’appliquera lorsqu’il y a une erreur quant à la promesse ou à une condition importante du contrat, erreur qui a été commise honnêtement et pour laquelle il serait injuste de ne pas corriger. Ainsi, tout comme la rectification, l’annulation exige qu’il y ait une intention déclarée qui n’a pas été réalisée correctement par erreur. Afin d’obtenir l’annulation, un demandeur doit démontrer que l’erreur était d’une gravité suffisante pour le caractère juridique de l’opération ou d’une question de fait ou de droit qui est fondamentale à l’opération.

En l’espèce, la Cour a conclu que les intentions des parties étaient toujours que la société de personnes soit enregistrée en vertu de la Loi afin qu’aucune TPS/TVH nette ne soit payable. Il y avait une intention précise de réduire au minimum la taxe applicable. La Cour a statué qu’il serait injuste et injuste en l’espèce de ne pas accorder d’annulation en raison d’une erreur commise en n’enregistrant pas la société de personnes en vertu de la Loi. Comme les demandeurs ne disposaient d’aucun recours juridique adéquat, la Cour a accordé l’annulation et l’opération a été annulée.

Ce qu’il faut retenir

À l’indassable qu’est la réparation en equity, l’annulation sera possible pour remédier aux conséquences fiscales imprévues lorsque certaines répercussions fiscales faisaient partie de l’intention initiale des parties de conclure l’opération. Lorsqu’il y a suffisamment d’éléments de preuve indiquant qu’une conséquence fiscale particulière était voulue par les parties au début de l’opération et qu’une erreur a été commise dans l’exécution de cette intention, il peut être possible d’annuler l’opération pour éviter les conséquences fiscales imprévues. En l’absence d’une telle intention, l’annulation ne sera pas accordée, car il ne s’agit pas d’un outil de planification fiscale rétroactive.

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