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La rectification contre-attaque : la Cour d’appel de la Colombie-Britannique autorise la rectification d’une erreur fiscale

13 novembre 2019

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Écrit par Jared Mackey, Derrick Hosanna and Allyson Cairns-Walji

Le 30 octobre 2019, la Cour d’appel de la Colombie-Britannique a confirmé la rectification d’un compte de dividendes en capital calculé par erreur, sauvant ainsi le contribuable corporatif d’un impôt punitif de 60 %. 

Dans 5551928 Manitoba Ltd c. Canada (Procureur général), le contribuable a vendu des biens et a par la suite cherché à distribuer le montant maximal des dividendes en capital libres d’impôt à ses actionnaires. Le contribuable a retenu les services de comptables tiers pour le conseiller sur le calcul de son compte de dividendes en capital. En raison d’une erreur dans l’analyse des comptables, le contribuable a versé un dividende qui dépassait son compte de dividendes en capital. 

Le contribuable a demandé avec succès à la Cour suprême de la Colombie-Britannique de rendre une ordonnance rectifiant la résolution déclarant le dividende afin de réduire le dividende au solde réel de son compte de dividendes en capital. En obtenant cette ordonnance, le contribuable a surmonté la décision de 2016 de la Cour suprême du Canada dans Canada (Procureur général) c Fairmont Hotels Inc.

L’arrêt Fairmont a considérablement réduit la portée de la rectification en tant que réparation en equity pour éviter des conséquences fiscales imprévues. La Cour suprême du Canada a statué que la rectification ne peut être accordée que si :

  1. une erreur résulte d’une erreur commune aux deux parties à une entente ou à toutes les parties;  
  2. il y a eu un accord préalable avec des conditions précises et vérifiables;  
  3. l’accord était toujours en vigueur au moment de l’exécution de l’instrument pertinent;  
  4. l’instrument n’a pas consigné avec exactitude l’accord; et 
  5. si l’instrument est rectifié, il exécuterait l’accord préalable des parties. 

Par conséquent, la Cour suprême a statué que la rectification n’était pas disponible lorsque le résultat de son application modifierait lui-même une transaction ou un accord plutôt que l’instrument enregistrant l’accord. À la suite de l’affaire Fairmont, il n’était pas clair si la rectification demeurait disponible comme moyen d’éviter les conséquences fiscales imprévues découlant d’une erreur.

Dans l’affaire 5551928 Manitoba, le procureur général a interjeté appel de l’octroi de la rectification par la Cour suprême de la Colombie-Britannique pour les motifs suivants : (1) Fairmont a empêché le recours à la rectification lorsque l’objectif d’une partie était d’obtenir un résultat fiscal favorable, et (2) d’autres recours étaient disponibles. 

La Cour d’appel de la Colombie-Britannique a statué que le critère de l’arrêt Fairmont était satisfait et a confirmé l’ordonnance de rectification. De l’avis de la Cour, le fait qu’un avantage fiscal ait été demandé dans l’arrêt Fairmont n’était pas la raison pour laquelle la rectification a été refusée. C’est plutôt le fait que l’intention des parties était dûment consignée au moment de la signature des documents, et ce n’est que lorsque des conséquences fiscales défavorables ont été découvertes que les parties ont cherché à modifier l’opération elle-même. Compte tenu des faits dont elle était saisie, la Cour a conclu que les administrateurs du demandeur avaient clairement l’intention de verser un dividende d’un montant égal au solde du compte de dividendes en capital lorsqu’ils demandaient l’avis de ses comptables et adoptaient les résolutions. La seule erreur était dans le chiffre fourni par son conseiller. La Cour a convenu que la rectification de la résolution était nécessaire pour donner suite à l’accord préalable et à l’intention initiale des administrateurs, et qu’elle s’instituait à la rectification telle qu’énoncée dans l’arrêt Fairmont

En ce qui concerne le moyen d’appel relatif aux « recours subsidiaires », le procureur général a soutenu que la Cour suprême de la Colombie-Britannique n’aurait pas dû accorder une ordonnance de rectification parce que le contribuable disposait d’autres recours en droit, y compris un décret de remise, l’introduction d’une poursuite contre ses comptables ou le traitement du montant excédentaire du dividende déclaré comme un dividende imposable. En confirmant la décision du tribunal inférieur, la Cour d’appel a déclaré que les cours d’equity ne forceraient pas une partie à chercher une solution de rechange qui n’était ni pratique ni certaine.

La jurisprudence relative à la réparation équitable par rectification au Canada continue de se développer. En tant que première décision d’appel postérieure à l’arrêt Fairmont accordant la rectification dans un contexte fiscal, 5551928 Manitoba est encourageant pour les contribuables. Compte tenu de la complexité de la législation fiscale canadienne, des scénarios factuels comme ceux présentés dans 5551928 Manitoba sont inévitables pour les contribuables et leurs conseillers. La décision de la Cour d’appel de la Colombie-Britannique confirme que la rectification demeure un recours valide dans des circonstances appropriées pour éviter des conséquences fiscales injustes et injustes découlant d’une erreur. 

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