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Développements récents en matière de protection de la vie privée des Canadiens en ligne

01 février 2018

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Écrit par Ruth E. Promislow and Katherine Rusk

Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada (CPVP) a déclaré vendredi dernier que les lois existantes sur la protection des renseignements personnels permettent aux consommateurs de demander aux moteurs de recherche de supprimer les résultats de recherche inexacts et de demander aux sites Web de supprimer du contenu trompeur.

Le CPVP a principalement fondé sa conclusion sur une interprétation de deux articles de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE). Il n’y a pas de droit explicite dans la LPRPDE d’être oublié en ligne. Toutefois, le CPVP a conclu que les Canadiens ont le droit de demander que les résultats de recherche soient dé-indexés et de demander que les sites Web sources suppriment les renseignements offensants en combinant une disposition qui oblige les sociétés à utiliser des renseignements exacts avec une disposition qui donne aux Canadiens la possibilité de contester l’exactitude de ces renseignements.

Au-delà de la dédifération et du retrait des sources, l’ébauche de la politique du CPVP énonce également d’autres propositions, comme l’élaboration d’un code de pratique à l’échelle de l’industrie pour les politiques de retrait et la capacité des jeunes de demander et d’obtenir le retrait des renseignements en ligne affichés à leur sujet par leurs parents ou tuteurs.

Ce n’est pas la première fois que l’on discute de la suppression des résultats des moteurs de recherche au Canada. En juillet de l’année dernière, la Supreme Cour du Canada a statué que les tribunaux canadiens peuvent émettre des injonctions dans le monde entier lorsqu’ils ont compétence. En particulier, il a confirmé une ordonnance qui obligeait Google à cesser d’afficher les résultats de recherche à l’échelle mondiale pour une entreprise vendant des produits qui violaient la propriété intellectuelle d’une société canadienne.

En octobre, le Le tribunal fédéral a statué qu’un site Web basé en Roumanie violait la LPRPDE en recueillant, en utilisant et en divulguant sur son site Web des renseignements contenus dans des décisions de cours et de tribunaux canadiens accessibles au public, mais non indexées, sans le consentement des personnes concernées. La Cour a rendu deux ordonnances : l’une portant que le site doit se conformer à la LPRPDE et l’autre qu’il en a enfreint la LPRPDE. La Cour a déclaré que ces ordonnances permettraient au demandeur de présenter une demande à Google pour désadexer les sites Web plutôt que d’ordonner à Google de le faire.

Au cours des dernières années, la législation et la jurisprudence canadiennes semblent s’orienter vers l’octroi aux personnes d’un plus grand contrôle sur leurs renseignements personnels et leur réputation en ligne. Ce contrôle est un priorité de l’OCP depuis au moins 2015. Et cette tendance correspond à la reconnaissance par les tribunaux de nouvelles délits tels que l’inclusion lors de l’isolement et divulgation publique de faits privés embarrassants. Il suit également les tendances internationales, telles que la mise en œuvre du droit à l’oubli dans l’Union européenne depuis un décision judiciaire de 2014 et la prochaine décision Règlement général sur la protection des données.

L’ébauche de la politique du CPVP fait état d’une surveillance réglementaire accrue des organisations au Canada et, en particulier, d’un examen accru des mesures prises pour protéger les renseignements personnels. Avec l’engagement accru des organismes de réglementation de la protection de la vie privée du monde entier (en particulier dans l’Union européenne), les organisations qui exercent des activités au Canada devraient s’attendre à ce que cette tendance se poursuive et devraient se préparer en conséquence. La dernière note de l’ébauche du rapport du CPVP était un appel au gouvernement fédéral pour qu’il enquête davantage sur les droits que les Canadiens peuvent et devraient avoir de gérer leur réputation en ligne. Si le gouvernement fédéral répond à cet appel, il pourrait y avoir d’autres protections législatives en provenance d’Ottawa.

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