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Appel de la commissaire à la protection de la vie privée en faveur d’une application accrue de la loi

09 octobre 2020

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Écrit par Ruth Promislow, Stephen Burns, Michael Whitt and Kate Rusk

Dans son rapport annuel au Parlement sur la Loi sur la protection des renseignements personnels et la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE), le Commissariat à la protection de la vie privée (CPVP) a réitéré ses appels précédents en faveur d’une réforme de la législation sur la protection des renseignements personnels. Bref, selon le CPVP, les lois canadiennes sur la protection des renseignements personnels n’offrent pas un niveau suffisant de protection du droit à la vie privée.

Appel à une application accrue de la réglementation

À l’appui de sa position selon laquelle les lois sur la protection de la vie privée sont désuètes, le CPVP fait référence aux lacunes mises en évidence par les enquêtes récentes sur les atteintes à la vie privée à grande échelle (Facebook et Equifax), ainsi que sur la pandémie et le virage correspondant vers une économie numérique. En lien avec la pandémie et la protection de la vie privée, le CPVP fait référence aux problèmes créés par les services de santé virtuels, la vidéoconférence et les applications de recherche des contacts. Cette dépendance accrue à l’égard de la technologie s’accompagne de questions liées à la protection de la vie privée.

Les principaux éléments de la réforme proposée par le CPVP sont les suivants :

Comme l’a souligné le CPVP, ces éléments sont présents dans la législation sur la protection des renseignements personnels de nombreux partenaires commerciaux du Canada. Il est raisonnable de s’attendre à ce que le Parlement tantie les appels répétés du CPVP (et d’autres) en faveur d’une réforme de la loi sur la protection de la vie privée. Cela est particulièrement le cas compte tenu de l’annonce par le gouvernement fédéral de la Charte du numérique en 2019, qui comprenait un plan visant à moderniser la législation canadienne sur la protection des renseignements personnels afin de tenir compte de l’évolution des questions de protection de la vie privée avec la transition vers une économie numérique.

Le contexte dans lequel le CPVP émet ces recommandations comprend l’examen attendu par les organismes de réglementation étrangers de l’équivalence canadienne des protections pour les flux de données internationaux. Cela est particulièrement préoccupant compte tenu de la récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), qui a invalidé le cadre du bouclier de protection des données UE-États-Unis. Plus de 5000 entreprises américaines se sont appuyées sur le cadre du bouclier de protection des données UE-États-Unis pour transférer et traiter les données de l’UE vers les États-Unis. La CJUE a estimé que les droits des résidents de l’UE en matière de confidentialité des données sont incompatibles avec l’approche des États-Unis en matière de confidentialité des données dans le contexte de la sécurité nationale.

Menaces à la cybersécurité dans le secteur privé

Le rapport annuel du Commissariat comprend des chiffres intéressants qui donnent une certaine visibilité sur l’état des questions de cybersécurité et de protection de la vie privée au Canada :

Il est temps pour les organisations de se préparer

Les organisations canadiennes devraient mettre de l’ordre dans leurs affaires en ce qui concerne la protection de la vie privée et la gestion des renseignements personnels. Bien que les organisations canadiennes n’aient pas fait l’objet du même examen réglementaire sur les questions de protection de la vie privée et de sécurité des données que celles vécues aux États-Unis, il est raisonnable de s’attendre à ce que le mandat du CPVP évolue et qu’un tel examen soit bientôt un problème incontournable que les organisations canadiennes doivent aborder de façon proactive.

Se préparer aux risques de cybersécurité et à la conformité réglementaire aux obligations en matière de confidentialité et de sécurité des données ne consiste pas seulement à disposer de la bonne technologie. La technologie ne vous protégera pas contre le fait qu’un employé clique sur un lien malveillant. Il ne vous protégera pas non plus contre un initié hostile ou un processeur tiers qui subit une violation. La technologie n’a rien à voir avec le fait qu’une organisation utilise des renseignements personnels à des fins inappropriées ou sans le consentement requis.

Être préparé signifie avoir une compréhension et une analyse approfondies du profil de risque pour votre organisation à partir de la collecte, de l’utilisation et de la divulgation de renseignements personnels, et un plan complet pour gérer ce risque. Les organisations devraient fonder cette analyse sur une évaluation de questions telles que (mais sans s’y limiter) les suivantes :

Un plan de gestion des risques conçu pour faire face aux risques et aux vulnérabilités particuliers d’une organisation devrait comprendre l’élaboration de politiques et de protocoles pour faire face aux risques qui sont propres à l’organisation, compte tenu de sa structure opérationnelle particulière.

Ignorer les risques associés à la gestion des renseignements personnels ne les fait pas disparaître. Cela les rend plus coûteux à traiter.

Pour obtenir de l’aide sur les questions de conformité réglementaire et de gestion des données, veuillez contacter le groupe Bennett Jones Privacy and Data Protection .

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