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Prévisibilité pour les demandeurs de clémence antitrust : La Cour suprême du Canada établit un seuil élevé pour l’intervention judiciaire avec des peines conjointement recommandées

21 octobre 2016

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Écrit par Emrys Davis

La Cour suprême du Canada a publié aujourd’hui un décision concernant l’intervention judiciaire avec des peines criminelles conjointement recommandées à la suite d’un plaidoyer de culpabilité. La CSC a adopté un seuil élevé qui sera une bonne nouvelle pour ceux qui recherchent la prévisibilité et la certitude lors de la négociation de résolutions dans le contexte du Programme de clémence du Bureau de la concurrence du Canada (« ACE ») .

L’affaire découlait d’un rejet d’une peine conjointement recommandée à la suite d’un plaidoyer de culpabilité pour homicide involontaire coupable. Le juge qui a prononcé la peine d’emprisonnement a augmenté la peine d’emprisonnement et a ajouté une période de probation après avoir conclu que la peine recommandée conjointement était « inapte ».

Dans le contexte d’un mémoire conjoint sur la détermination de la peine, la CSC a rejeté le critère de l'« aptitude » employé par le juge qui a prononcé la peine en faveur du critère plus rigoureux de l’intérêt public : la peine recommandée conjointement déconsidérerait-elle l’administration de la justice ou est-elle autrement contraire à l’intérêt public? La CSC a décrit ce critère comme créant « un seuil indéniablement élevé » qui exigerait l’acceptation d’une peine recommandée conjointement à moins que la peine ne soit « tellement décousée des circonstances de l’infraction et du délinquant que son acceptation amènerait des personnes raisonnables et informées, conscientes de toutes les circonstances pertinentes, y compris l’importance de promouvoir la certitude dans les discussions de résolution; de croire que le bon fonctionnement du système de justice s’était effondré. La principale raison pour laquelle la CSC a imposé un seuil aussi élevé était la perspective qu’un trop grand nombre de remises en question par les tribunaux des peines conjointement recommandées éroderait la certitude et la prévisibilité du processus et réduirait l’attrait des plaidoyers de culpabilité au détriment du système de justice pénale et de l’intérêt public en général.

La CSC a également établi le processus qu’un juge qui prononce la peine doit suivre lorsqu’il examine une peine conjointement recommandée, y compris la possibilité de permettre à l’accusé de retirer son plaidoyer de culpabilité si la peine recommandée conjointement n’est pas acceptée.

Les entreprises qui cherchent à résoudre une conduite criminelle potentielle en vertu de la Loi sur la concurrence et leurs avocats devraient accueillir favorablement cette décision. L’augmentation de l’intervention judiciaire dans les peines conjointement recommandées crée de l’incertitude, ce qui est précisément le résultat que la plupart des entreprises cherchent à éviter lorsqu’elles choisissent de résoudre un risque criminel potentiel, de plaider coupable et d’accepter une peine recommandée conjointement. La possibilité que l’accusé puisse être autorisé à retirer son plaidoyer de culpabilité est également un développement bienvenu pour les entreprises préoccupées par le fait de plaider coupable seulement pour faire face à une peine beaucoup plus élevée que prévu et négocié. On peut supposer que l’ACE accueillera également favorablement cette décision, car elle protège les incitatifs pour les entreprises qui souhaitent profiter du Programme de clémence de l’ACE.

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