Blogue

Le CD lance un plan d’action sur l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices

23 juillet 2013

Close

Le CD a publié vendredi son Plan d’action sur l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices (BEPS). L’initiative BEPS a été lancée plus tôt cette année à la demande du G20 pour contrer les abus présumés des sociétés multinationales visant à réduire artificiellement l’impôt sur le revenu. Le Plan d’action vise à contrer les faiblesses perçues dans la fiscalité internationale qui permettent aux sociétés d’exploiter les asymétries dans les régimes fiscaux nationaux, de tirer parti des lacunes des conventions fiscales, en particulier dans l’économie numérique, et de poursuivre des prix de transfert agressifs.

Le plan d’action BEPS est un plan ambitieux avec 15 actions qui peuvent être regroupées en cinq domaines principaux, destinés à être traités sur une période de deux ans:

  1. Relever les défis fiscaux de l’économie numérique : Le Plan d’action prévoit la création d’un groupe de travail spécialisé sur l’économie numérique pour analyser les modèles d’affaires et les générateurs de valeur dans ce secteur. Il couvrira les impôts directs et indirects (impôt sur le revenu et taxe sur les ventes/valeur ajoutée).
  2. Établir des règles cohérentes pour l’imposition du revenu des sociétés : Le Plan d’action affirme que la mondialisation, associée à des régimes fiscaux nationaux non coordonnés, crée de plus en plus de possibilités de double imposition par des moyens artificiels. Les pratiques clés ciblées dans ce volet de travail sont les suivantes :
    1. Les non-concordances hybrides dans la classification des entités ou des instruments, p. ex., l’entité traitée comme une société dans une juridiction est traitée comme un flux dans une autre ou des non-concordances de dettes / actions;
    2. les règles sur les sociétés étrangères contrôlées pour les filiales ou sociétés affiliées à l’étranger dans des groupes multinationaux;
    3. Les déductions d’intérêts excessives « ce qu’on appelle les règles d’érosion de la base d’imposition » pour limiter le recours à une partie liée et, dans certains régimes, à la dette de tiers pour obtenir des déductions d’intérêts prétendument excessives » et d’autres paiements financiers abusifs; et
    4. Concurrence fiscale « dommageable », en particulier de la part des régimes fiscaux préférentiels.
  3. Rétablir tous les effets et les avantages des normes internationales : Les principaux objectifs de ce volet du Plan d’action sont les suivants :
    1. Prévenir l’abus des conventions fiscales, notamment le chalandage fiscal, p. ex., tirer parti d’une convention fiscale en interposant une société de portefeuille intermédiaire dans l’administration visée par la convention souhaitée afin de réduire les retenues d’impôt ou d’accéder à des exemptions de gains en capital qui ne sont pas permises à l’entité du « pays d’origine »;
    2. Mettre à jour la définition d'« établissement stable » (ES) pour contrer l’évitement artificiel du statut d’ES qui réduit l’imposition par le pays d’origine des activités locales d’une entreprise étrangère; et
    3. Renforcer les règles sur les prix de transfert, en particulier en ce qui concerne les actifs incorporels, les risques, le capital et d’autres opérations à risque élevé.
  4. Assurer la transparence : Cet volet du Plan d’action vise à accroître la divulgation par les contribuables et un plus grand échange de renseignements entre les gouvernements.
  5. Modifier les conventions fiscales : La dernière mesure du Plan d’action consiste à élaborer un instrument multilatéral qui constituerait la base des modifications apportées aux conventions. Il s’agit peut-être de l’action la plus vague et il n’est pas surprenant qu’elle ait le délai le plus long.

La mise en œuvre du Plan d’action doit se faire au moyen d’un projet spécifique auquel les gouvernements membres et non membres pourront participer. Les organisations non gouvernementales, y compris les milieux d’affaires, seront consultées et un « dialogue de haut niveau sur les politiques » a été promis chaque année.

Il y a eu beaucoup d’enthousiasme dans de nombreux trimestres du gouvernement pour l’initiative BEPS alors que les gouvernements sont aux prises avec des pressions budgétaires et cherchent à augmenter les recettes fiscales. Fait intéressant, cependant, comme je l’ai noté dans my February 21 blog post, les propres données de la CD ne montrent qu’une légère diminution de l’impôt sur les sociétés en pourcentage de la prise totale d’impôt dans les pays cd de 1965 à 2010 et une augmentation nette de la charge fiscale globale (mesurée par le ratio de l’impôt sur les sociétés au PIB) au cours de cette période. Beps est fortement politisé et l’élaboration de la politique fiscale, qui est intrinsèquement complexe, dans un tel environnement et dans un court laps de temps, comporte de nombreux risques de réglementation inefficace et de conséquences imprévues. Malgré les critiques véhémentes de certains politiciens à l’égard de la planification fiscale des entreprises, il reste à voir si les gouvernements individuels sont prêts à apporter des changements à leurs propres régimes fiscaux, qui comprennent souvent des incitations fiscales aux entreprises pour qu’elles s’installent ou prennent de l’expansion sur leur territoire, afin de parvenir à la coordination et à l’intégration souhaitées par la DC de l’imposition internationale des sociétés.

Author

Liens connexes



View Full Mobile Experience