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La nouvelle Loi sur le renforcement des milieux de travail accroît les obligations des employeurs de l’Ontario

03 décembre 2014

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Le 20 novembre 2014, le projet de loi 18, Loi de 2014 sur des milieux de travail plus forts pour une économie plus forte, a reçu la sanction royale. Cela modifie cinq lois sur l’emploi et le travail en Ontario dans le but de protéger les employés. Cela a pour effet d’accroître les responsabilités globales des employeurs de l’Ontario. Les modifications les plus importantes concernent la Loi de 2000 sur les normes d’emploi (LNE) de l’Ontario et ont une incidence a) sur les plafonds de responsabilité, b) le recours à des agences de placement temporaire, c) les augmentations du salaire minimum et d) les mesures de conformité améliorées.

Suppression du plafond de responsabilité pour les salaires

Un changement notable introduit par le projet de loi 18 concerne les réclamations pour salaires impayés. Historiquement, le droit du ministère du Travail de l’Ontario d’accorder à un employé des dommages-intérêts pour les salaires impayés était limité de deux façons. Premièrement, la LNE a imposé un plafond de 10 000 $ au montant des dommages-intérêts que le Ministère pouvait accorder. Deuxièmement, la LNE a créé une période de recouvrement de six mois pour les salaires impayés et une période de recouvrement de douze mois pour les récidives ou les indemnités de vacances impayées.

Toutefois, à compter du 20 février 2015, le plafond de 10 000 $ sera éliminé et les délais de prescription seront remplacés par une période de recouvrement de deux ans (sous réserve de dispositions transitoires complexes). La période de recouvrement de deux ans crée un délai de prescription comparable au délai pour qu’un employé puisse intenter une action civile en Ontario. L’un des effets de ce changement est qu’un plus grand nombre d’employés peuvent présenter des réclamations plus importantes dans le cadre du processus administratif de réclamation de la LNE et, contrairement à une instance judiciaire, il n’y a aucun moyen de dissuasion pour l’employé d’être confronté à une attribution de frais si la réclamation est déraisonnable.

Agences d’aide temporaire

D’autres changements majeurs introduits par le projet de loi 18 ont une incidence sur le recours aux agences de placement temporaire. Avant l’adoption du projet de loi 18, un employeur client qui embauchait des travailleurs temporaires par l’entremise d’une agence de placement temporaire n’était pas légalement responsable de la rémunération des heures supplémentaires ou du salaire régulier dû à ce travailleur temporaire. L’agence de placement temporaire était plutôt la seule responsable. Toutefois, à compter du 20 novembre 2015, les clients employeurs peuvent être tenus solidairement responsables avec une agence de toute rémunération des heures supplémentaires ou de tout salaire régulier dû à un travailleur temporaire (mais ne seront pas tenus responsables de l’indemnité de cessation d’emploi ou de l’indemnité de vacances).

De plus, à compter du 20 novembre 2015, les employeurs et les agences de placement temporaire de l’Ontario devront respecter des obligations accrues en matière de tenue de dossiers en enregistrant les heures quotidiennes et hebdomadaires travaillées par les travailleurs temporaires et en conservant ces dossiers pendant au moins trois ans.

Augmentations du salaire minimum

Le projet de loi 18 a modifié davantage la LNE en liant les augmentations du salaire minimum survenues après le 1er octobre 2015 directement à l’indice des prix à la consommation de l’Ontario. En vertu de ce cadre, les augmentations des taux de salaire minimum en Ontario seront annoncées d’ici le1er avril de chaque année et entreront en vigueur six mois plus tard, le 1er octobre.

Mesures de conformité améliorées

La LNE a également été modifiée dans le but de promouvoir une conformité accrue aux normes minimales d’emploi. Par exemple, à compter du 20 mai 2015, tous les employeurs de l’Ontario sont responsables non seulement d’afficher la dernière version de l’affiche Ce que vous devez savoir sur la Loi sur les normes d’emploi de l’Ontario dans un endroit bien en vue dans le lieu de travail, mais aussi de fournir une copie de l’affiche à tous les employés actuels d’ici le 20 juin 2015. Chaque employé nouvellement embauché doit recevoir une copie de l’affiche dans les 30 premiers jours suivant le début de l’emploi.

De plus, à compter du 20 mai 2015, les agents des normes d’emploi auront le pouvoir d’ordonner aux employeurs de mener des auto-vérifications exhaustives et de signaler tout problème de non-conformité à la LNE.

Autres modifications notables

Le projet de loi 18 a modifié d’autres lois comme suit :

Répercussions pratiques pour les employeurs de l’Ontario

Avec l’adoption du projet de loi 18, les employeurs de l’Ontario font face à des obligations accrues. Afin de respecter ces obligations et d’éviter les conséquences de ne pas le faire, les employeurs voudront peut-être envisager de prendre les mesures suivantes :

  1. Effectuer régulièrement des auto-vérifications pour s’assurer de la conformité à toutes les lois applicables en matière de normes d’emploi et pour corriger tout problème de non-conformité avant de recevoir une demande d’un inspecteur du ministère pour effectuer une vérification.
  2. Mettre à jour les politiques et les pratiques pour tenir compte des nouvelles lois qui entrent en vigueur (p. ex., les employeurs devraient mettre à jour leurs politiques d’embauche pour inclure une exigence selon laquelle tous les nouveaux employés doivent recevoir une copie de l’affiche de la LNE au moment de l’embauche).
  3. Former les gestionnaires et le personnel des RH sur les nouvelles lois et sur leur incidence sur le milieu de travail (p. ex., les responsabilités en matière de tenue de dossiers concernant les travailleurs temporaires des agences).

Si vous avez des questions au sujet du projet de loi 18 et de son impact sur votre milieu de travail, n’hésitez pas à communiquer avec nous.

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