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Le lobbying en Colombie-Britannique—En attente de modifications à la Loi sur l’enregistrement des lobbyistes

01 novembre 2018

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Écrit par Radha D. Curpen, Sharon G.K. Singh and Sophie Marshall

Le 29 octobre 2018, le gouvernement de la Colombie-Britannique a présenté le projet de loi 54, le projet de loi modifiant la Loi sur l’enregistrement des lobbyistes (projet de loi 54), dans le cadre de son engagement à réformer les règles de lobbying de la province et à accroître la transparence des pratiques de lobbying.

Le projet de loi 54 adopte les recommandations formulées par l’actuel directeur des lobbyistes de la Colombie-Britannique (le directeur) et l’ancienne directrice dans son rapport de 2013, y compris l’obligation de déclarer les activités de lobbying réelles, et non seulement prévues. Le projet de loi 54 s’appuie également sur les modifications apportées en mai 2018 à la Loi sur l’enregistrement des lobbyistes, qui ont introduit une interdiction de deux ans pour les anciens titulaires d’une charge publique et leurs cadres supérieurs de faire du lobbying auprès du gouvernement après que les anciens titulaires d’une charge publique ont quitté leur poste gouvernemental. Voir notre article de blog précédent pour plus de détails.

Projet de loi 54Proposed Amendments

Symboliquement, l’un des amendements du projet de loi 54 est de renommer la Loi sur l’enregistrement des lobbyistes en Loi sur la transparence des lobbyistes. Parmi les changements importants, mentionnons les suivants :

Exiger des lobbyistes qu’ils produisent une déclaration mensuelle

Le projet de loi 54 introduit une nouvelle exigence selon laquelle les lobbyistes doivent produire une déclaration mensuelle auprès du directeur dans un délai précis. La forme et le contenu des rapports mensuels comprennent la divulgation :

Élargissement de la définition d'« ancien titulaire d’une charge publique »

Le projet de loi 54 élargit la définition d’anciens titulaires d’une charge publique pour inclure « toute personne, autre que le personnel de soutien administratif, qui a déjà occupé un poste actuel ou ancien d’un membre actuel du Conseil exécutif ».

Cette modification comble une lacune existante dans la Loi actuelle, qui limite la définition de titulaire d’une charge publique à toute personne qui travaillait auparavant dans l’ancienne charge de l’ancien membre. Par conséquent, les personnes qui étaient auparavant employées par les membres actuels du Conseil exécutif ne sont pas touchées par la période de réflexion de deux ans. Cette lacune a été soulevée par le registraire dans sa décision d’exemption 18-05 et son réexamen 17-08.

Réduire l’élément déclencheur pour devenir un « lobbyiste interne »

À l’heure actuelle, les « lobbyistes salariés » doivent, seuls ou avec d’autres personnes de leur organisation, faire du lobbying au moins 100 heures par année afin de déclencher des exigences d’enregistrement. Le projet de loi 54 réduirait cette exigence de temps à 50 heures de lobbying au cours des 12 derniers mois. Le projet de loi 54 introduit également certaines exemptions à la définition de lobbyiste salarié.

Resserrer les règles sur les cadeaux

À l’heure actuelle, la Loi sur l’enregistrement des lobbyistes est muette au sujet des cadeaux offerts par les lobbyistes. Le projet de loi 54 interdirait aux lobbyistes de donner ou de promettre de donner, directement ou indirectement, un cadeau ou un autre avantage au titulaire de l’agent public que le lobbyiste fait du lobbying. Le projet de loi 54 permettrait toutefois certains dons si le montant total est inférieur à un montant prévu dans le règlement.

Renforcer les pouvoirs d’application de la loi du registraire

À l’heure actuelle, une personne qui contrevient à la Loi sur l’enregistrement des lobbyistes peut se voir imposer une amende pouvant aller jusqu’à 25 000 $. Le projet de loi 54 ajoute une option supplémentaire pour le registraire, dans des circonstances suffisantes, d’interdire au délinquant de faire du lobbying pendant une partie pouvant aller jusqu’à deux ans.

Examen de la Loi

Le projet de loi 54 exige qu’un comité de l’Assemblée législative (i) examine la Loi sur la transparence des lobbyistes (si elle est adoptée) au moins une fois tous les cinq ans, et (ii) soumette un rapport à l’Assemblée législative dans l’année suivant le début de l’examen de la Loi sur la transparence des lobbyistes, y compris les modifications recommandées. Cette modification répond à un appel lancé par les directeurs actuels et anciens pour s’assurer que, grâce à un examen périodique, le régime d’enregistrement et de déclaration des lobbyistes de la province continue d’atteindre ses objectifs.

Les lobbyistes et le nouveau régime

Selon le procureur général David Eby, le projet de loi 54 « fera de la Colombie-Britannique le régime de lobbying le plus transparent au Canada ». Si elles sont adoptées, les dispositions de la nouvelle loi entreront en vigueur à divers jalons, y compris la date de la sanction royale, par règlement ou dans les 30 jours suivant la sanction royale.

Les réformes harmonisent le régime de règles de lobbying de la Colombie-Britannique avec des éléments du régime fédéral et d’autres régimes provinciaux. Ceux qui font du lobbying en Colombie-Britannique devraient se préparer aux changements en attente, notamment en modifiant leurs politiques actuelles en matière de relations gouvernementales et en veillant à ce que des systèmes de gouvernance et de production de rapports appropriés soient en place pour répondre aux exigences supplémentaires en matière de rapports.

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