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Aller en Californie — Google demande à la Cour des États-Unis de déclarer inapplicable l’injonction mondiale de la Cour suprême du Canada

28 juillet 2017

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Écrit par Dominique T. Hussey, L.E. Trent Horne and Jeilah Y. Chan

La Cour suprême du Canada a récemment confirmé la disponibilité d’une nouvelle forme d’injonction mondiale en vertu de laquelle Google, un non-partie au litige, était tenu de bloquer l’accès mondial aux sites Web exploités par un défendeur. La décision est bien accueillie par les titulaires de droits au Canada, car elle fournit un outil d’application efficace contre les activités de contrefaçon sur Internet sans frontières. Cette semaine, Google a déposé une réclamation en Californie demandant une déclaration selon laquelle l’ordonnance canadienne est inapplicable, faisant appel d’une ordonnance du plus haut tribunal du Canada.

Cas

Google Inc. c. Equustek Solutions Inc. United States District Court, Northern District of California Case No. 17-CV-04207

Type d’IP

Marques de commerce, secrets commerciaux, droits d’auteur

Résumé

Dans l’affaire Google c. Equustek, la Cour suprême du Canada a confirmé une injonction ayant un effet mondial contre Google, un non-partie. La Cour a déterminé que l’injonction était le seul moyen d’empêcher un défendeur non coopératif d’utiliser Internet pour enfreindre les droits de propriété intellectuelle (PI) du demandeur. Même si la PI en cause était canadienne, l’injonction qui en a résulté avait une portée mondiale parce que la Cour suprême a conclu que la seule façon de s’assurer que l’injonction interlocutoire atteignait son objectif était de la faire appliquer là où Google exerce ses activités , à l’échelle mondiale. Voir notre précédent blog ici.

Plaidant en faveur d’une injonction de portée mondiale devant la Cour suprême, l’avocat d’Equustek a fait valoir que « [l]orsque l’ordonnance pourrait être exécutoire aux États-Unis est une question pour les tribunaux américains et n’a rien à voir avec cette affaire ».   S’il s’agissait d’une invitation pour Google à poser la question à un tribunal américain, Google l’a acceptée. 

Cette semaine, Google a déposé une plainte devant la Cour de district des États-Unis, district nord de la Californie, pour une déclaration selon laquelle l’ordonnance canadienne est inapplicable car elle contrevient au premier amendement de la Constitution des États-Unis et à la Communications Decency Act.

Pour le motif constitutionnel, Google soutient que les résultats de recherche sur Internet sont des discours entièrement protégés en vertu du Premier amendement, et que l’application de l’ordonnance constituerait une restriction judiciaire à la liberté d’expression. Google souligne que les sites Web datalink restent actifs et qu’Equustek n’a pas demandé de radiation d’injonctions contre d’autres moteurs de recherche ou de recours contre les bureaux d’enregistrement de domaines ou les hébergeurs, ni tenté d’arrêter la vente de produits via Amazon.

Google affirme également que le respect de l’ordonnance canadienne contrevient à la Loi sur la décence des communications, qui accorde l’immunité aux fournisseurs de services informatiques interactifs pour le contenu créé par d’autres. Google prétend que l’ordonnance canadienne contrevient à la Loi parce qu’elle oblige Google à exclure le matériel que des tiers ont affiché en ligne.

La manière dont le tribunal californien équilibre l’application des ordonnances judiciaires étrangères avec la liberté d’expression sera surveillée de près et s’appliquera au-delà de la propriété intellectuelle, y compris à la législation sur le « droit à l’oubli » en Europe et à d’autres lois nationales obligeant les entreprises de médias sociaux à supprimer les contenus illégaux ou offensants.

D’autres suivront au fur et à mesure que cette affaire progresse. Restez à l’écoute.

Pour plus d’informations sur la façon de protéger et de faire respecter vos droits de propriété intellectuelle, contactez Dominique Hussey, Jeilah Chan ou un autre membre de l’équipe Équipe de litige immobilier individuel.

Equip est notre plate-forme pour les cas de propriété intellectuelle clés et organisés.  Livré chaque semaine, Equip distille les questions de fond et de procédure actuelles dans les litiges de propriété intellectuelle au Canada, vous équipant des points clés pour votre entreprise.

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