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Quatre points à retenir des ACVM sur la divulgation publique des entreprises de marijuana médicale

26 février 2015

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Le 23 février 2015, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) ont publié l’Avis du personnel 51-342 intitulé Staff Review of IssuersEntering Into Medical Marijuana Business Opportunities dans lequel il a été clairement indiqué que les ACVM ne sont pas satisfaites du niveau de détail dans la divulgation des sociétés ouvertes de l’industrie de la marijuana à des fins médicales. Sur les 62 sociétés examinées, 40 % ont soulevé de « graves préoccupations en matière de protection des investisseurs » au sujet de leurs divulgations publiques. Voici quatre points clés à retenir du rapport des ACVM afin d’aider les entreprises à comprendre les préoccupations des ACVM et à prendre les bonnes décisions concernant leur divulgation publique à l’avenir.

1. Tout le monde veut un morceau de l’action (et l’ASC regarde)

En raison de la popularité écrasante de l’industrie canadienne de la marijuana à des fins médicales, les ACVM se sont intéressées de plus en plus à la protection des investisseurs canadiens dans ce secteur. Cela est devenu clair pour la première fois le 16 juin 2014, lorsque les ACVM ont émis une alerte exhortant les investisseurs à faire preuve de prudence lorsqu’ils envisagent d’investir dans des actions canadiennes de marijuana médicale. Depuis l’adoption du Règlement sur la marihuana à des fins médicales (RMFM), les ACVM ont observé un nombre important de sociétés ouvertes annonçant leur intention d’explorer les possibilités dans l’industrie de la marijuana à des fins médicales. Dans bon nombre de ces cas, juste l’annonce de l’intention de développer une entreprise de marijuana médicale a entraîné une hausse immédiate du cours de l’action d’une entreprise. Les ACVM tentent de conclure que les renseignements à l’appui de ces annonces ne sont pas suffisamment détaillés pour que les investisseurs fassent des investissements éclairés. Compte tenu du nombre croissant d’entrants sur le marché public dans le secteur de la marijuana à des fins médicales et de certaines presses récentes très médiatisées et négatives liées aux entités publiques qui cherchent à obtenir une licence de RMFM, vous pouvez vous attendre à ce que les ACVM continuent d’adopter une approche proactive pour examiner la divulgation des entreprises afin de protéger les investisseurs canadiens.

2. Fournissez un contexte sur votre position dans l’industrie de la marijuana médicale

Bien que cela puisse être clair pour un demandeur qui demande une licence en vertu du RMFM, il est peu probable qu’un investisseur comprenne toutes les étapes du processus d’octroi de licences du RMFM ou le risque opérationnel de faire des affaires dans l’industrie de la marijuana médicale. Les ACVM ont noté un manque évident de divulgation concernant l’étape d’entrée d’une entreprise dans l’industrie de la marijuana médicale, y compris les progrès de l’aménagement des installations et les étapes qui restent à suivre avant qu’une entreprise de marijuana médicale génératrice de revenus puisse commencer (ceux-ci comprennent l’état de toute demande de licence et si oui ou non une demande a même été soumise). En particulier, la CSA veut que toute entreprise non titulaire d’un permis indique qu’elle ne peut pas cultiver ou vendre de la marijuana à des fins médicales sans une licence de Santé Canada.

3. Divulguer à la fois le bon et le mauvais

Les ACVM ont conclu que l’information examinée était déséquilibrée et de nature trop promotionnelle. Une société ouverte doit signaler ouvertement les mauvaises nouvelles ainsi que les bonnes nouvelles. Les communiqués de presse doivent éviter d’inclure des détails inutiles, des rapports exagérés ou des commentaires promotionnels et s’en tenir aux informations qui fournissent aux investisseurs suffisamment d’informations pertinentes pour comprendre la substance et l’importance du changement divulgué. L’information examinée a fourni peu d’estimations sur le temps et la nature des coûts requis pour réaliser les nouvelles entreprises proposées, ni n’a-t-elle évalué le paysage concurrentiel ou éliminé les obstacles associés à l’entrée dans l’industrie.

4. Les investisseurs sont les plus importants

L’essence du rapport des ACVM est que les décisions d’investissement ne peuvent pas être prises dans le vide et que, par conséquent, les investisseurs ont besoin de suffisamment d’informations pour comprendre le tableau d’ensemble. Par exemple, une entreprise qui divulgue qu’elle a signé un accord pour une nouvelle installation de production est susceptible d’avoir des investisseurs qui réagissent positivement à ces informations. Cependant, l’investisseur doit :

  1. comprendre si cette installation doit encore satisfaire à l’une ou l’autre des nombreuses exigences du RMFM;
  2. apprécier les coûts associés à tout développement ou conversion nécessaire de l’installation;
  3. savoir si l’installation a été inspectée par Santé Canada et, le cas échéant, s’il existe une estimation raisonnable du temps qu’elle a jusqu’à ce que l’installation soit approuvée; et
  4. comprendre qu’en plus d’un établissement approuvé, il y a d’autres conditions à satisfaire avant qu’une entreprise reçoive un permis de culture et de vente de marijuana de Santé Canada.

Les sociétés ouvertes qui souhaitent entrer dans l’industrie canadienne de la marijuana à des fins médicales doivent s’assurer que leurs renseignements publics sont suffisamment détaillés pour satisfaire aux lois canadiennes sur les valeurs mobilières. Bien faire les choses dès le départ aide les entreprises à éviter les dépenses inutiles liées à la correction d’une divulgation déficiente et les protégera contre les pénalités associées à une fausse déclaration de leurs informations publiques.

La mise à jour ci-dessus est un aperçu général des questions à prendre en compte et il est important de se rappeler que la divulgation publique de chaque entreprise sera basée sur ses propres faits et circonstances. Chez Bennett Jones, nous avons une équipe de conseillers professionnels qui peuvent fournir des conseils aux entreprises concernant leur divulgation publique et leurs meilleures pratiques à mesure que l’industrie canadienne de la marijuana médicale progresse.

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