Blogue

L’interdiction fédérale des discours haineux a neuf vies

10 février 2014

Close

Le 31 janvier 2014, la Cour d’appel fédérale a statué dans l’arrêt Lemire c. Commission canadienne des droits de la personne que l’interdiction du discours haineux dans le Loi canadienne sur les droits de la personne est constitutionnelle. Cette décision fait suite à l’arrêt de la Cour suprême du Canada decision confirmant une disposition similaire du Code des droits de la personne de la Saskatchewan. Cette décision semblait décider de l’issue dans l’affaire Lemire. Mais le Tribunal canadien des droits de la personne avait déclaré la disposition inconstitutionnelle et, en juillet, Parliament a abrogé la disposition sur le discours haineux, laissant planer un doute quant au résultat final.

La décision a porté sur deux questions : a) les modifications apportées en 2001 à la Loi, qui ont élargi l’application des dispositions des communications téléphoniques pour inclure l’Internet, ont-elles rendu l’interdiction du discours haineux trop large; et b) l’imposition d’une pénalité de 10 000 $ pour violation de la disposition la rendait-elle punitive? La Cour d’appel fédérale ne l’a pas pensé dans les deux cas. Elle a estimé que l’Internet pourrait avoir un impact supplémentaire sur la diffusion des discours haineux. De plus, la « pénalité » vise à promouvoir la conformité et, par conséquent, n’est pas punitive. À ce titre, même si l’interdiction du discours haineux viole la liberté d’expression (comme le font toutes les lois sur les discours haineux), elle est « sauvée » par l’article 1 de la Charte canadienne des droits et libertés.

Étant donné que la Cour suprême du Canada s’est penchée sur la même question au début de 2013 et que la disposition a été abrogée, il semble peu probable que Lemire obtienne l’autorisation d’interjeter appel de la décision.

Liens connexes



View Full Mobile Experience