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Le gouvernement fédéral propose des modifications potentielles à l’ébauche du Règlement sur l’énergie propre

27 février 2024

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Écrit par Martin Ignasiak, Jessica Kennedy, Sharon Singh, Sean Assié, Larissa Lees, Nathan Green and Lauren Peebles

Mises à jour de l’ébauche du Règlement sur l’énergie propre

Le 16 février 2024, le gouvernement canadien a publié un mis à jour sur le projet de règlement sur l’énergie propre (ébauche de LAC) et a fourni quelques changements proposés en réponse aux commentaires importants des parties touchées fournis sur l’ébauche de la REVUE CANADIENNE. Pour plus d’informations sur le projet de CER, voir notre article de blog précédent, Le gouvernementfédéral affirme sa compétence sur l’électricité dans un nouveau projet de règlement.

Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) envisage d’apporter des changements à la norme de rendement en matière d’émissions d’électricité en vertu de l’ébauche de la RSE. ECCC a déclaré que les propositions visent à donner plus de souplesse aux provinces et aux producteurs d’électricité, mais aussi à réduire considérablement les émissions. 1 Les gouvernements de l’Alberta et de la Saskatchewan ont critiqué publiquement les changements proposés, affirmant qu’ils n’incluent « aucune correction significative » (la ministre de l’Alberta Rebecca Schulz) et qu'« aucun ajustement ou ajustement ne peut corriger adéquatement les lacunes fondamentales de ce règlement » (ministre de la Saskatchewan, Dustin Duncan). 2

Nouvelle approche proposée pour limiter les émissions

Premièrement, ECCC envisage de recadrer la norme de rendement des émissions en une limite d’émissions annuelle propre à l’installation en fonction de la capacité de cette unité de production et d’une norme de rendement ajustée utilisée pour calculer les émissions admissibles de cette unité de production.

ECCC a expliqué que les commentaires reçus à ce jour laissaient entendre que la limite d’intensité des émissions de 30 t/GWh proposée précédemment ne serait probablement pas réalisable pour les unités alimentées aux combustibles fossiles jumelées au captage et au stockage du carbone (CSC) et exploitées sur une base de suivi de charge pour combler les lacunes pendant les périodes de production d’énergie renouvelable faible ou pour répondre à des périodes de demande plus élevées. L’exemption précédente de 450 heures par année pour les installations de pointe serait retirée de l’ébauche de la RÉGIE.

La formule ci-dessous illustre le fonctionnement de cette approche au lieu de la proposition précédente d’une limite uniforme d’intensité des émissions de 30 t/GWh :

Mise en commun des unités de production et utilisation des crédits compensatoires de GES

L’approche révisée de limite d’émissions peut inclure une limite d’émissions groupée pour les entités responsables de plusieurs unités de production, et peut également permettre l’utilisation de compensations de GES pour atteindre la conformité. En comparaison, l’ébauche de la RCE n’envisageait pas auparavant l’utilisation de compensations de GES ou la mise en commun des unités de production. Permettre la mise en commun des unités de production pourrait être plus avantageux pour les grandes entreprises ou les sociétés d’État ayant un grand nombre de groupes de production qui auraient une plus grande marge de manœuvre pour transférer leurs activités entre leurs unités de production afin de demeurer conformes.

Cogénération

Le changement d’approche le plus important dans la mise à jour d’ECCC s’applique peut-être à la cogénération. ECCC a précisé qu’il ne peut faire la différence entre l’électricité produite pour l’usage personnel et l’électricité exportée vers le réseau par les unités de cogénération que pour une période limitée dans le temps, et qu’ECCC envisage de traiter les nouvelles unités de cogénération de la même manière que toutes les autres unités de production. Il s’agirait d’un changement important, puisque l’ébauche de la RÉGIE prévoyait à l’origine que les unités de production sans exportation nette vers le réseau seraient entièrement exemptées de la norme de rendement en matière d’émissions.

Exemptions pour les unités en développement avancé et les petites unités

En ce qui concerne les dispositions de fin de vie prescrites (EoPL) de la RSE, ECCC envisage de permettre aux unités de production en développement avancé, mais qui ne seraient pas mises en service d’ici le 1er janvier 2025, d’avoir un début retardé de l’application de la norme de rendement des émissions. Ce changement a été principalement proposé pour protéger les propriétaires de centrales au gaz naturel approuvées en développement avancé contre les répercussions négatives importantes sur leurs investissements.  Ce changement permettrait à ces unités de production de bénéficier d’une durée de vie prescrite raccourcie, semblable aux dispositions existantes de l’ébauche du RSE qui permettent aux unités de production mises en service depuis le 1er janvier, 2015 pour fonctionner pendant 20 ans avant de devenir soumis à la norme de rendement en matière d’émissions.

ECCC cherche également à clarifier le seuil d’exemption de la taille minimale afin d’éviter les tentatives de contourner la norme de rendement en matière d’émissions. Le changement proposé vise à inclure les nouvelles unités qui ont, individuellement ou collectivement dans la même installation, une capacité de production de 25 MW ou plus. Ce changement vise à refléter la possibilité que les parties combinent plusieurs petites centrales qui sont individuellement exemptées de la RÉGIE, mais qui, collectivement, dépasseraient le seuil de 25 MW. 

Exemptions d’urgence

Enfin, ECCC propose de réviser les dispositions d’exemption d’urgence afin que l’approbation rétroactive du gouvernement fédéral ne soit plus nécessaire. Cela permettrait aux unités de production d’être admissibles à l’exemption d’urgence de la norme de rendement en matière d’émissions lorsque l’exploitant du réseau déclare une situation d’urgence pour le réseau électrique.  L’ébauche de l’exigence d’approbation rétroactive de la RÉGIE serait remplacée par un avis au ministre fédéral de la déclaration d’urgence de l’exploitant du système. Comme il est indiqué dans l’ébauche de la REDEVANCE, les émissions pendant cette situation d’urgence ne seraient alors pas prises en compte dans la limite d’émissions annuelle de l’unité. Les changements proposés permettraient de conserver la nécessité d’obtenir l’approbation fédérale pour fonctionner au-delà de la période d’exemption d’urgence de l’exploitant du système.

La façon dont ces changements seront mis en œuvre reste à déterminer, particulièrement en ce qui a trait à la mise en commun des unités de production et à l’utilisation des compensations de GES. La date limite pour fournir aux commentaires du gouvernement fédéral sur ces modifications proposées à l’ébauche de la RTCE est le 15 mars 2024.

Si vous avez des questions sur l’impact potentiel de l’ébauche de la RCE sur votre entreprise, veuillez communiquer avec l’un des auteurs de cet article ou un membre du groupe de pratique Energy Regulatory group.


1 Gouvernement du Canada, « Mise à jour publique du Règlement sur l’électricité propre » en ligne : <https://www.canada.ca/en/services/environment/weather/climatechange/climate-plan/clean-electricity-regulation.html#toc1>

2 Joel Dryden, « Ottawa floats new options for electricity rules that drew ire of Alberta and Saskatchewan » (16 février 2024), en ligne : <https://www.cbc.ca/news/canada/calgary/alberta-clean-electricity-regulations-ottawa-steven-guilbeault-1.7117495>

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