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L’ombudsman canadien des entreprises responsables lance un processus de traitement des plaintes relatives aux droits de la personne

29 mars 2021

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Écrit par Sander Grieve, Sharon Singh, Darrel Pearson, Radha Curpen, Sabrina A. Bandali and Katrina Crocker

Le 15 mars 2021, l’Ombudsman canadien pour une entreprise responsable (CORE) a lancé son processus de traitement des plaintes, permettant la réception des plaintes concernant les violations des droits de la personne découlant des opérations à l’étranger d’entreprises canadiennes dans les secteurs du vêtement, des mines, du pétrole et du gaz.

N’importe qui pourra déposer une plainte sur Internet bien que ce forme en ligne. Les entreprises canadiennes devraient revoir leurs systèmes et processus de diligence, y compris ceux liés à l’évaluation des risques internes, et les risques associés à tout problème actuel ou historique en matière de droits de la personne associé à la cible potentielle de fusion et d’acquisition d’une entreprise.

Ci-dessous, nous fournissons un contexte sur le CORE et ses implications pour les entreprises.

Le mandat du CORE

Découlant d’un engagement du Parti libéral lors de l’élection de 2015, la création du CORE était l’une des deux nouvelles initiatives announced en janvier 2018 pour promouvoir la conduite responsable des entreprises (RBC) à l’étranger et pour tenir les entreprises canadiennes responsables des violations des droits de la personne. Il se veut un organisme impartial qui fonctionne sans lien de dépendance avec Affaires mondiales Canada et qui relève directement du ministre de la Petite Entreprise, de la Promotion des exportations et du Commerce international. La première CORE au Canada et dans le monde, Sheri Meyerhoffer, a été nommée en avril 2019.

Le mandat du CORE, établi par Order in Council 2019-1323, est le suivant :

Le Mécanisme de responsabilité en matière de droits de l’homme

Le processus de plainte fait partie d’un mécanisme global de conformité et de règlement des différends connu sous le nom de Mécanisme de responsabilité en matière de droits de la personne (MRRH). En plus des plaintes, la GRDH peut être initiée par un examen entrepris par le médiateur ou une demande de services de médiation informelle. Le processus du MRRH est guidé par le CORE Opération des procédures.

Le lancement de la MRRH permet à toute personne de déposer des plaintes concernant des violations présumées des droits de la personne découlant des activités d’une entreprise canadienne à l’étranger, y compris une entité qu’elle contrôle. 

Le processus de dépôt d’une plainte comprendra les étapes suivantes : réception, évaluation initiale, médiation, examen et rapport public avec des recommandations. Premièrement, le CORE décidera si la plainte répond à trois critères de recevabilité : 

  1. il allègue un impact négatif sur un droit de l’homme internationalement reconnu, y compris l’un des droits mentionnés dans le Déclaration universelle des droits de l’homme, le International Covenant on Civil and Political Rights, and the International Covenant on Economic, Social and Cultural Rights;  
  2. elle découle des activités à l’étranger d’une entreprise canadienne dans les secteurs de l’habillement, de l’exploitation minière ou du pétrole et du gaz; et 
  3. il aurait eu lieu après le 1er mai 2019, ou s’il aurait eu lieu avant le 1er mai 2019, il reste en cours.

Si le plaignant est d’accord, l’EMC informera l’entreprise de la plainte et travaillera avec toutes les parties pour tenter de trouver une solution. Si une solution n’est pas possible, l’affaire passera soit à la médiation, si les parties en conviennent, soit à un examen de la plainte. Si le NOYAU décide d’enquêter sur une plainte, il commencera par un exercice conjoint d’établissement des faits, mais si la collaboration entre les parties n’est pas possible, il passera à une recherche indépendante des faits (qui peut inclure l’entrevue des parties ou des témoins suggérés et l’invitation des parties à présenter des observations). On s’attend à ce que toutes les parties participent pleinement à l’examen en fournissant à l’ELC les renseignements et les documents pertinents et en rendant les témoins disponibles sur préavis raisonnable. L’INSTITUT rendra compte publiquement de ses conclusions et, s’il y a lieu, fera des recommandations sur les mesures correctives et la réforme.

Toutes les parties ou tous les sujets d’un examen sont tenus d’agir de bonne foi, ce qui signifie qu’ils doivent respecter les exigences de confidentialité, s’abstenir de fournir de faux renseignements, s’abstenir de déformer publiquement le processus de GRH et ne pas exercer de représailles contre ceux qui font une plainte. Si les entreprises faisant l’objet d’un examen ne le font pas, on pourrait recommander qu’Affaires mondiales Canada refuse le soutien à la défense des intérêts commerciaux et qu’Exportation et développement Canada cesse tout soutien financier.

Problèmes liés au cadre actuel

Les principales préoccupations ont émergé de l’industrie et des organisations de la société civile quant à savoir si les pouvoirs d’enquête de la CORE devraient inclure le pouvoir quasi judiciaire de contraindre des témoins et des documents. Les tentatives du gouvernement de négocier une solution au cours des premières années du premier mandat libéral ont enraciné la polarisation, les organisations non gouvernementales (ONG) se retirant en grande partie de l’engagement constructif avec le CORE et critiquant ouvertement la position du gouvernement selon laquelle le bureau commence à fonctionner avant que des pouvoirs supplémentaires ne soient envisagés. 

Selon les conseils confidentiels fournis à l’ancien ministre du Commerce international récemment divulgués par des ONG, le rapport McIsaac, qui imprègne l’OSC de pouvoirs semblables à ceux d’un commissaire pour contraindre à obtenir des documents et des témoignages – pour se différencier du conseiller en responsabilité sociale des entreprises – nécessiterait l’adoption d’une loi pour établir l’OSC ou la nomination de l’OSC en tant que commissaire en vertu de la partie I de la Loi sur les enquêtes

Les pouvoirs d’enquête applicables soulèvent des objections semblables à celles qui ont mené à la répudiation du projet de loi C-300, qui comprenait de sérieuses préoccupations quant à l’équité procédurale et au ressourcement adéquat (y compris le ressourcement sur le terrain pour enquêter sur des questions dans des administrations étrangères). En particulier, un travail significatif, y compris un processus de consultation réfléchi et transparent dirigé par le gouvernement sur la question, est nécessaire pour évaluer comment cela fonctionnera lorsque de nombreuses parties concernées, y compris des États étrangers, des fournisseurs et des fournisseurs de services, ne sont pas canadiennes. Il s’inquiète également du fait que la MRRH sera utilisée pour nuire à la réputation des entreprises uniquement par le biais d’allégations non prouvées, malgré les dispositions relatives à la confidentialité. 

Points à retenir

La tendance à un examen plus approfondi des activités internationales d’une entreprise se poursuivra, comme en témoignent les récents développements législatifs, y compris ceux liés à l’esclavage moderne, et les initiatives canadiennes d’intégrité de la chaîne d’approvisionnement. Ces développements législatifs sont soutenus par l’accent accru mis sur les critères de performance environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

Les entreprises doivent s’assurer qu’elles disposent de systèmes adéquats pour recueillir des rapports sur les préoccupations en matière de droits de l’homme ou le non-respect des politiques de l’entreprise. Des systèmes de dénonciation adéquats, conçus pour intégrer des mécanismes de protection afin d’encourager les rapports internes et de prévenir les représailles, sont une stratégie importante d’atténuation des risques (voir notre présentations précédentes pour les entreprises qui cherchent à mettre en œuvre un système de dénonciation de bonne taille).

Les entreprises canadiennes devraient également examiner attentivement leur cadre et leurs processus de diligence pour évaluer les risques, et établir des mécanismes appropriés pour identifier, enquêter et répondre à toute préoccupation concernant les violations potentielles des droits de la personne de l’entreprise ou de leur cible d’acquisition potentielle. Les entreprises devraient également (continuer à) mettre en œuvre, surveiller et, s’il y a lieu, documenter leurs activités de diligence et d’enquête.

Veuillez contacter un membre du Bennett Jones Environnemental, Social, Governance ou International Trade & Investment practice groups pour obtenir de plus amples conseils.

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