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L’association seule n’équivaut pas à la causalité dans les affaires de responsabilité du fait des produits

02 décembre 2016

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Écrit par Ashley Paterson and Hartlee Zucker

Class Action Case Update: La récente décision du juge Perell dans Wise v Abbott Laboratories, Limited, 2016 ONSC 7275 a abordé un certain nombre de domaines d’intérêt clés pour l’interdiction de recours collectif. Les mises à jour complètes de la série peuvent être trouvées ci-dessous. 

Il semble assez simple: il incombe au demandeur dans une affaire de négligence de prouver que l’inconduite du défendeur a la capacité de causer le préjudice allégué. Toutefois, la récente décision du juge Perell dans l’affaire Wise v Abbott Laboratories, Limited, 2016 ONSC 7275 nous rappelle que, aussi simple que puisse paraître le fardeau de prouver le lien de causalité général, sans le prouver correctement, la demande du demandeur sera rejetée. Il est important de noter que l’association n’est pas synonyme de causalité.

Factual Background

Wise était un recours collectif en responsabilité du fait des produits proposé concernant AndroGel™, une pommade topique commercialisée pour le traitement des conditions associées à la carence en testostérone. Les Wise ont intenté un recours collectif proposé contre Abbott Laboratories, Limited, Abbott Products Inc., Abbott Products Canada Inc. et Abbvie Products LLC (collectivement, « Abbott »), alléguant qu’AndroGel™ a entraîné un risque accru d’événements cardiovasculaires graves (« CV ») .

Among d’autres revendications, les Sages ont allégué qu’Abbott a fabriqué une condition connue sous le nom de « LowT » pour se référer aux effets secondaires naturels du vieillissement vécus par les hommes, tels que se sentir triste ou grincheux, détérioration de la capacité de faire du sport, diminution de la libido et s’endormir après le dîner. Les Sages ont allégué qu’Abbott a ciblé son marketing pour AndroGel™ sur les hommes vieillissants sans véritable condition médicale, les mettant à un risque accru de préjudice, malgré le fait que le produit soit essentiellement inutile pour eux.

Abbott a présenté une requête préalable à l’accréditation en jugement sommaire pour rejeter la demande. La requête s’insticulait sur l’argument d’Abbott selon lequel les Sages ne pouvaient pas prouver la causalité générale, un élément constitutif de leurs revendications. Le juge Perell a conclu que les Wise n’avaient pas prouvé la causalité générale et a rejeté sommairement le recours collectif proposé.

Association Does Not Equal Causation

Justice Perell a expliqué les deux aspects de la causalité dans une affaire de négligence. Premièrement, il y a le « lien de causalité général », qui porte sur la question de savoir si l’inconduite du défendeur a la capacité de causer le préjudice allégué. Deuxièmement, il y a le « lien de causalité spécifique », qui concerne la question de savoir si la capacité de causer un préjudice a été actualisée dans le cas particulier.

Afin d’établir une réclamation pour négligence, un demandeur est tenu de prouver la causalité générale selon la prépondérance des probabilités – dans les réclamations pour négligence médicale, cela signifie démontrer que le produit a la capacité de causer une maladie ou une condition médicale. Pour satisfaire à la norme en l’espèce, les Sages devaient démontrer, selon la prépondérance des probabilités, qu’Androgel™ était capable de causer des événements cv graves.

Qui les Sages aient réussi à prouver une association entre le produit et les événements cv graves, à savoir qu’ils se produisent ensemble plus souvent que ce qui peut être expliqué simplement par hasard, le juge Perell a conclu qu’ils n’avaient pas réussi à établir le lien de causalité requis entre Androgel™ et les événements graves de CV. Selon le juge Perell, « [l]a remarque est subtile, mais tout ce que les Sages ont prouvé, c’est la possibilité d’une possibilité ».

Le test « but-for »

Justice Perell a souligné que la « philosophie d’un scientifique sur la certitude et la vérité est ... conceptuellement différent de l’approche de la loi à l’égard de la certitude et de la vérité. La méthode scientifique représente une « vérité provisoire » qui peut faire l’objet d’une enquête et d’un développement plus approfondis. La vérité juridique, en revanche, est définitive et certaine.

Il a examiné la preuve d’expert en détail, mais le juge Perell a précisé que les demandeurs ne sont pas tenus de prouver le lien de causalité général à une norme scientifique, et que les juges ne sont pas liés par des preuves statistiques. L’approche de la loi consiste plutôt à appliquer un critère « sans justification » selon la prépondérance des probabilités. En d’autres termes, le demandeur doit démontrer, selon la prépondérance des probabilités, que « n’e eénét été » l’acte négligent du défendeur, le préjudice ne se serait pas produit.

Les experts et les études citées ont postulé des résultats différents en ce qui concerne le lien entre le produit et le préjudice allégué, mais nulle part il n’était clair que l’association entre Androgel™ et les événements CV graves était causale. Notamment– aucun des experts n’était prêt à suggérer une relation de cause à effet.

Association May be Enough to Give Rise to a Duty to Warn

Justice Perell a conclu que la preuve d’une association entre un produit et un préjudice peut donner lieu à une obligation de mise en garde. En l’espèce, toutefois, le juge Perell a conclu que l’obligation d’avertir la réclamation avait échoué puisqu’un défaut d’avertir qui ne cause aucun préjudice ne pouvait pas constituer une négligence coupable. Plus précisément, le juge Perell a conclu que « en supposant que les Sages aient eu gain de cause au procès ou dans le cas de cette requête en jugement sommaire pour établir qu’Abbott avait manqué à son obligation de mise en garde, le manquement serait juridiquement sans conséquence parce que le manquement n’aurait causé aucun préjudice ».

Summary

En fin de compte, le juge Perell a conclu, selon la prépondérance des probabilités, que l’utilisation d’Androgel™ ne cause pas, comme cause générale, des événements cv graves. Cette conclusion l’a amené à accueillir la requête en jugement sommaire d’Abbott et à rejeter l’action des Wise. La décision fournit un avertissement aux plaignants dans les réclamations en responsabilité des dispositifs médicaux et des produits pharmaceutiques: l’association ne suffit pas. Sans lien de causalité, il n’y aura pas de conclusion de négligence. 

 

Wise v Abbott Laboratories, Limited Class Action Case Update Series

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