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Règlement sur l’accès au cannabis à des fins médicales (RACFM) 101 : Patients

12 septembre 2016

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Le 24 août 2016, en réponse au jugement du juge Phelan dans l’affaire Allard c Canada, Santé Canada a mis en œuvre le Règlement sur l’accès au cannabis à des fins médicales (RACFM), remplaçant le Règlement sur la marihuana à des fins médicales (RMFM). Dans l’affaire Allard, le juge Phelan a conclu que le RMFM était inconstitutionnel en raison des restrictions qu’il avait imposées à la capacité d’un patient d’accéder raisonnablement au cannabis à des fins médicales, mais la déclaration d’invalidité a été suspendue pendant six mois pour permettre au gouvernement d’établir un nouveau régime d’accès au cannabis médical.

Contrairement au RMFM, qui exige que les patients aient accès au cannabis médical uniquement auprès d’un producteur autorisé (LP) (à des exceptions très limitées près), le RACFM permet aux patients de cultiver du cannabis pour leur usage personnel ou de désigner une personne pour cultiver en leur nom. Le cadre de culture personnelle est semblable à l’ancien Règlement sur l’accès à la marihuana à des fins médicales (RAMM). Le RACFM intègre également les diverses exemptions accordées par Santé Canada en vertu de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances (LRCDAS) en réponse à la décision de la Cour suprême dans l’affaire R c Smith, qui permettait aux patients d’obtenir et de posséder du cannabis sous des formes autres que la marihuana séchée. À la suite de ces changements, le RACFM a élargi les façons dont les patients peuvent accéder au cannabis médical.

Voici quatre points clés à retenir que les patients de cannabis médical, en particulier ceux qui ont l’intention de cultiver leur propre cannabis en vertu du RACFM, devraient prendre en compte.

1.Obtention de matières premières et d’un approvisionnement provisoire

Pour être admissible à produire ou à désigner quelqu’un pour produire du cannabis à des fins médicales, un patient autorisé doit s’inscrire auprès de Santé Canada (une personne inscrite). Les personnes inscrites pourront acheter des matières premières et une fourniture provisoire de cannabis médical auprès d’un LP. L’inscription auprès d’un LP en tant que personne inscrite est un processus similaire à celui utilisé par un patient ordinaire. La principale différence est qu’au lieu d’utiliser le document médical original pour s’inscrire comme un patient ordinaire, une personne inscrite doit soumettre une copie de son enregistrement de Santé Canada (on rappelle aux personnes inscrites de ne pas soumettre leur inscription originale de Santé Canada) au LP afin d’obtenir des matières premières et une fourniture provisoire de cannabis médical en attendant leur propre récolte. Santé Canada n’a pas imposé de limite au nombre de fois qu’une personne inscrite peut accéder à une fourniture provisoire, pourvu qu’elle demeure dans ses limites de possession, et a reconnu que l’accès à une fourniture provisoire provenant d’une LP peut être nécessaire même après la maturation de la récolte personnelle d’une personne inscrite.

2. Documents médicaux multiples

En règle générale, le RACFM (semblable au RMFM) interdit à un patient d’obtenir son approvisionnement en cannabis médical de sources multiples (c.-à-d. plusieurs LP) sur la base d’un seul document médical. Cette exigence a comme conséquence un patient pouvant s’inscrire avec seulement un LP à la fois. Bien que cela ne soit pas explicitement indiqué dans le RACFM, le Résumé des incidences de la réglementation (qui accompagne le RACFM) prévoit qu’un patient peut vouloir discuter du « partage » d’un document médical avec son fournisseur de soins de santé, à condition que le patient demeure dans les limites de possession prescrites. La reconnaissance de l’opportunité d’accéder au cannabis à partir de multiples sources de LP est un pas dans la bonne direction pour les soins aux patients. Par conséquent, si un patient désire plus d’une source d’approvisionnement, que ce soit à partir de plusieurs LP ou d’une combinaison de LP et de production personnelle ou désignée, la personne peut discuter avec son professionnel de la santé de la possibilité d’obtenir des documents médicaux distincts.

3. Limites de possession

Le RACFM limite principalement la possession en grammes de marihuana séchée, les mêmes limites étant celles utilisées dans le RMFM. Les patients qui souhaitent accéder à des formes dérivées de cannabis en le cultivant et en le convertissant eux-mêmes (ou par l’intermédiaire d’une personne désignée) doivent être très prudents lorsqu’ils effectuent des calculs d’équivalence pour s’assurer qu’ils respectent les limites prescrites afin de ne pas dépasser les limites de possession obligatoires. Si l’intrant d’un produit dérivé est de la marihuana séchée, le patient fera simplement le suivi du nombre de grammes utilisés. D’autre part, si l’intrant est de la marijuana fraîche, le patient devra tenir compte du facteur d’équivalence (c’est-à-dire que 5 grammes de marihuana fraîche équivaut à 1 gramme de marihuana séchée). Quiconque souhaite accéder à un dérivé d’un dérivé (p. ex., éclats, produits comestibles, etc.) doit effectuer un autre calcul d’équivalence. À titre d’illustration seulement (en reconnaissant que ces chiffres sont purement hypothétiques) :

De plus, pour une personne inscrite, le RACFM fournit des calculs pour déterminer le nombre maximal de plantes qui peuvent être cultivées et entreposées. Pour chaque gramme quotidien de marihuana séchée prescrit :

Une personne inscrite doit se familiariser avec les formules avant de commencer à croître.

4. Essais analytiques

Dans le cadre de la mise en œuvre du RACFM, Santé Canada a émis une nouvelle exemption en vertu de l’article 56 en vertu de la LRCDAS (l’exemption relative aux tests) afin de permettre à certains patients d’accéder à des services d’analyse du cannabis. Selon le laboratoire utilisé, les tests de cannabis peuvent inclure: (i) la détermination de la teneur en THC / CBD, (ii) des tests microbiens et (iii) des tests pour les contaminants. Santé Canada a publié une liste des laboratoires autorisés qui sont autorisés à mener des activités avec du cannabis. Les patients sont encouragés à communiquer avec ces laboratoires pour obtenir de plus amples renseignements sur les services qu’ils offrent.

L’exemption relative aux tests est limitée aux patients (et aux personnes qui en sont responsables) qui :

  1. sont des personnes inscrites; ou
  2. étaient autorisés à posséder de la marijuana à leurs propres fins médicales en vertu du RAMM et continuent d’être autorisés à le faire en vertu d’une ordonnance du tribunal.

Les patients qui souhaitent utiliser des services de tests analytiques doivent savoir que :

  1. les services d’analyse sont limités à la marijuana fraîche ou séchée ou à l’huile de cannabis qui a été obtenue légalement, soit conformément à l’inscription d’une personne en vertu du RACFM, soit à une ordonnance d’un tribunal (c.-à-d. une licence de RAMM visée par l’injonction Allard);
  2. le patient doit fournir au laboratoire une copie de son autorisation avant que les tests ne soient effectués;
  3. le cannabis expédié à un laboratoire doit être emballé et fait l’objet d’un suivi conformément à l’exemption relative aux essais;
  4. la quantité de cannabis expédiée ne doit pas dépasser la limite de possession du patient; et
  5. le cannabis envoyé à un laboratoire pour analyse ne peut pas être retourné.

La mise à jour ci-dessus donne un bref aperçu de certaines des questions dont les patients doivent tenir compte à la lumière du RACFM. Il est important de se rappeler que la loi sur le cannabis médical est complexe et évolue rapidement. Chez Bennett Jones S.E.N.C.R.L., s.r.l., nous avons une équipe de conseillers professionnels de premier plan qui peuvent fournir des conseils juridiques et stratégiques à tous les participants de l’industrie (ou à ceux qui espèrent y participer) alors que l’industrie canadienne du cannabis médical continue de progresser.

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