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Un peu de clarté ou plus de défis de privilège? Réclamations de privilège avant et après le certificat d’exécution substantielle en Alberta

18 juillet 2016

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Écrit par Denise D. Bright, Geoffrey P. Stenger and Kay She

La récente décision du maître dans l’affaire Chandos Construction Ltd v Twin Peaks Construction Ltd, 2016 ABQB 296 a déterminé une question en vertu de la Builders' Lien Act (Alberta) (BLA) qui, étonnamment, n’avait jamais été spécifiquement abordée par un tribunal de l’Alberta. La question en litige était de savoir si une revendication de privilège pour la valeur des travaux exécutés avant la délivrance d’un certificat d’exécution substantielle peut être rattachée à un terrain après que le propriétaire a correctement libéré le fonds de privilège majeur. Le maître a déterminé qu’un privilège n’est pas attaché dans de telles circonstances.

Résumé du cas

Chandos Construction Ltd. était un entrepreneur général qui construisait un hôtel à Calgary et Twin Peaks Construction Ltd. était un fournisseur d’acier de construction, embauché directement par Chandos. À l’approche de l’achèvement de la construction, un certificat d’exécution substantielle a été délivré par Chandos et le propriétaire a versé le fonds de privilège majeur à Chandos lorsque cela est autorisé conformément à la BLA. Il n’a pas été contesté quant à savoir si le certificat d’exécution substantielle avait été correctement délivré ou si le fonds de privilège principal avait été correctement versé par le propriétaire à Chandos. De plus, le propriétaire a retenu 10 % de la valeur des travaux exécutés après la délivrance du certificat d’exécution substantielle, le fonds de privilège mineur, qui s’élevait à environ 45 000 $.

À la suite du paiement du fonds de privilège majeur par le propriétaire, Twin Peaks a enregistré un privilège d’un montant de 118 756,29 $, dont la plupart étaient pour des travaux effectués avant la délivrance du certificat d’exécution substantielle. Par conséquent, Chandos a présenté une demande en vue d’obtenir une ordonnance du tribunal selon laquelle un privilège pour les travaux exécutés avant la délivrance d’un certificat d’exécution substantielle ne se rattache pas au terrain d’un montant du fonds de privilège mineur une fois que le fonds de privilège principal a été correctement payé par le propriétaire. Le capitaine a examiné la BLA et, en particulier, a cité l’article 24 de la BLA, qui prévoit ce qui suit :

Lorsque un certificat de performance substantielle est délivré,

  1. tout privilège découlant de travaux effectués ou de matériaux fournis avant la date de délivrance d’un certificat d’exécution substantielle constitue une charge sur le fonds de privilège principal, et
  2. tout privilège découlant de travaux effectués ou de matériaux fournis à compter de la date de délivrance d’un certificat d’exécution substantielle du contrat est une charge sur le fonds de privilège mineur. [c’est nous qui soulignons]

Le maître a conclu que seuls les travaux exécutés à l’occasion de l’émission d’un certificat d’exécution substantielle ou après cette délivrance peuvent faire l’objet d’une réclamation de privilège après le paiement approprié du fonds de privilège principal par un propriétaire et avant le paiement du fonds de privilège mineur, le cas échéant.

Est-ce que cela crée des défis dans le cadre de la BLA?

Pour les propriétaires, cette décision confirme certains avantages associés à la demande à un entrepreneur de délivrer un certificat d’exécution substantielle, car une fois qu’un propriétaire paie correctement le fonds de privilège principal, il n’est plus responsable de ce montant (ou des réclamations de privilège pour les travaux exécutés avant la délivrance du certificat d’exécution substantielle). Pour les entrepreneurs généraux, cette décision est également une victoire, car elle réduit la probabilité que des réclamations de privilège soient présentées contre le fonds de privilèges mineurs. Cela dit, cette décision incite davantage les sous-traitants à enregistrer des privilèges après la délivrance d’un certificat d’exécution substantielle afin de préserver leurs droits de privilège, ce qui pourrait entraîner une perturbation du flux de fonds sur un projet de construction.

Bien que les faits dans l’affaire Chandos Construction aient été assez simples, la décision soulève certains défis en vertu de la BLA en ce qui concerne l’application de la BLA, notamment :

Ce sont des questions pour un autre jour et peut-être pour l’Assemblée législative. En fait, cette décision a peut-être confirmé une question en vertu de la BLA, mais elle a peut-être fait en sorte que d’autres ont nécessité un examen plus approfondi. Nous croyons savoir que cette affaire n’a pas fait l’objet d’un appel au moment de la rédaction du présent rapport.

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